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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 13:13

Parti de Strasbourg vers 5 heures du matin sous la pluie, je suis absolument ravi de me retrouver au pied du Mont Brouilly éclairé par un beau soleil automnal pour commencer mon nouveau périple dans le vignoble de la Bourgogne et du Beaujolais.
Le programme 2012 ne comporte pas de nouvelles adresses puisqu’il va me conduire chez des vignerons que j’ai eu l’occasion de rencontrer durant ces dernières années et que j’avais vraiment envie de revoir une fois de plus.
La première journée sera très « rouge » et exclusivement beaujolaise avec des visites au Château Thivin à Odenas, au domaine Burgaud à Morgon, au domaine de la Grande Cour à Fleurie et au domaine Janin à Romanèche.
La seconde journée sera plus bouguignonne et presque exclusivement « blanche » avec une étape chez les Brothers de Vinzelles et une autre à Meursault au domaine Buisson-Charles.
Hoppla, c’est parti !

 

  Beaujolais-2012 0232

Vue panoramique sur Fleurie du haut de la Côte du Py…toute la magie des paysages du beaujolais

 

 

Jour 2. : visite au domaine de la Soufrandière à Vinzelles


La première étape de cette deuxième journée me fait remonter un peu vers le nord, à quelques kilomètres de Mâcon, pour une nouvelle visite chez les 3 Brothers de Vinzelles.
Le grand chantier de la Soufrandière est pratiquement terminé et ce matin il n’y a plus que deux ouvriers qui travaillent pour finir les abords du domaine en aménageant des places de parking devant l’entrée du chai.

 

Beaujolais-2012 0246L’entrée du chai devant les bâtiments de la Soufrandière


Comme souvent, c’est Jean-Philippe Bret qui me reçoit pour me communiquer les dernières nouvelles  de la Soufrandière :
- en premier lieu, nous parlons du millésime 2012 : avec un rendement moyen de 45 hl/ha sur le domaine ce trio de vigneron a réussi une véritable performance. « Mais le travail à la vigne fut colossal » : la pression du mildiou et la pluie qui lessivait les traitements les ont obligés à multiplier leurs interventions. Un effeuillage sélectif à la main sur de nombreuses parcelles a également demandé beaucoup de temps et d’énergie mais s’est montré payant au bout du compte.
- pour notre second sujet, nous parlons des nouvelles pratiques de vinification et d’élevage mises en œuvre au domaine : l’idée du pressoir vertical, évoquée l’année passée a été abandonnée mais sur les vins de 2012 ces vignerons ont expérimenté le passage de la vendange dans un fouloir avant le pressurage « pour favoriser l’extraction des polyphénols ». Rendue possible avec la nouvelle cave, la pratique des élevages plus longs s’est étendue a quelques cuvées supplémentaires sur ce millésime « avec un passage en cuve de 6 mois sur quelques lies fines, nous pouvons limiter voire même supprimer les filtrations ».
- bien sûr, avant d’aborder la dégustation je n’ai pas pu m’empêcher d’évoquer la future carrière de stars du 7° art des frères Bret après leur prestation remarquée dans le film « La clé des terroirs » : Jean-Philippe m’a raconté la genèse de cette œuvre cinématographique très militante créée par un jeune passionné de vin et de cinéma qui a travaillé à la Soufrandière.

 

 

Mais trêve de bavardages, l’heure de l’apéritif approche, il faut passer aux choses sérieuses : direction le chai, pour déguster quelques références du millésime 2011, parmi les fûts de chêne où séjournent les vins de 2012.

 

Beaujolais-2012 0247

D’un côté, des barriques contenant une partie de la récolte 2012…
 
Beaujolais-2012 0252…de l’autre côté, une impressionnante série de bouteilles qui attendent le dégustateur.

 

Mâcon Chardonnay 2011 : le fruité est mûr et finement exotique, en bouche la matière est particulièrement avenante avec un équilibre riche et gourmand et une finale pointue finement citronnée.
Cette vigne située sur le village de Chardonnay (d’où le nom de la cuvée…moi qui croyais que les frères se mettaient à l’heure alsacienne en mentionnant le cépage !) est travaillée en viticulture bio depuis 3 ans et le vin qui en est issu séduit sans réserve par son équilibre et sa suavité…ça commence très fort !

 

Mâcon Chardonnay La Roche 2011 : le nez est plus réservé, encore un peu marqué par l’élevage, mais l’oxygénation révèle de belles notes de craie et un fruité frais, la bouche est ample, généreuse et finement tendue, la finale est joliment citronnée et légèrement épicée.
Orientée au sud et très caillouteuse cette parcelle en conversion bio pour la 3° année a permis aux frères Bret de nous régaler avec cette cuvée élevée en demi-muids : équilibré et déjà très gourmand ce Mâcon-Villages possède une densité qu’on ne trouve que très rarement sur ce type d’appellation.

Mâcon Cruzille 2011 : le nez est fin et délicat avec des notes de pamplemousse et de vanille, la bouche allie le gras et la droiture avec beaucoup d’élégance, la minéralité se révèle progressivement en finale.
Elevée en demi-muids et en barriques cette cuvée issue d’une parcelle argilo-calcaire de vieilles vignes travaillée en bio séduit par sa pureté et sa profondeur mais recèle un vrai potentiel d’évolution…après un Mâcon étonnant de densité voilà le Mâcon vin de garde !

Mâcon Cruzille Clos des Vignes du Mayne 2011 : le nez est discret avec de beaux arômes citronnés et une petite touche de menthe, la bouche est bien droite, solidement tendue par une belle acidité, la finale est vive et finement aromatique.
Issue d’une vigne travaillée en bio depuis de longues années cette cuvée très confidentielle (3 tonneaux en 2011) est élevée à 100% en barriques et représente une forme de perfection dans l’expression du terroir de Cruzille. D’un abord avenant dans sa prime jeunesse, ce vin fait presque oublier qu’il est également et peut-être avant tout un vin de garde.

Viré Clessé La Verchère 2011 : le nez est encore bien fermé, légèrement floral et très minéral, en bouche la structure est ample mais très tendue et la finale possède une salinité intense.
Issue d’une parcelle située dans le secteur nord de Viré, exposée à l’est, pentue mais avec des sols assez profonds riches en oxyde de fer, cette cuvée est également labellisée bio. Ce 2011 encore bien jeune révèle un équilibre tonique et une profonde marque minérale…un grand vin de terroir en devenir.

Saint Véran En Combe 2011 : le nez est pur et discrètement citronné, la bouche est vive avec une structure élégante et longiligne et une finale finement acidulée.
Issu d’une parcelle très calcaire et particulièrement riche en oxyde de fer située sur la commune de Chasselas, ce Saint Véran montre encore beaucoup de retenue aujourd’hui mais possède une matière qui lui garantit une belle évolution dans le temps.

Saint Véran La Côte Rôtie 2011 : le nez est très fin sur les agrumes et l’amande fraîche, la bouche est généreuse avec une structure sphérique et une finale longue soutenue par une solide minéralité.
Comme l’annonce le nom de la cuvée, cette parcelle située a Davayé près de la roche de Vergisson possède un climat très solaire avec sa forte pente, son exposition plein sud et son sol calcaire. Le vin qui y naît séduit par sa richesse posée sur un fond minéral très solide qui lui donne un côté immédiat très charmeur…mais ne nous trompons pas, sa belle matière et son équilibre le destinent à être gardé quelques années en cave.

Pouilly Loché La Colonge 2011 : le nez est citronné et finement mentholé, la bouche est ample et droite avec une vivacité bien marquée, la finale est très fraîche et finement minérale.
Située sur la plus petite appellation du mâconnais, cette parcelle limono-argilo-calcaire de mi-coteau exposée à l’est, a produit un vin sérieux et minéral qui commence à peine à se livrer aujourd’hui mais qui montre le potentiel, peut-être encore sous-estimé, de ce terroir.

Face à la série de bouteilles qui m’attend encore, je prends la précaution de rappeler à Jean-Philippe que je reste un dégustateur amateur qui fatigue après une quinzaine de vins...un choix s’impose !

 

Beaujolais-2012 0249

Jean-Philippe en train de sélectionner les bouteilles qui finiront notre série.

 

 

Pour la suite de la dégustation nous quittons la série des cuvées Bret Brothers pour taster quelques vins produits sur la Soufrandière :

Mâcon Vinzelles Le Clos de Grand Père 2011 : le nez est fin et délicat avec un fruité très discret et quelques notes de noisette, la bouche est très suave avec un toucher onctueux et une finale qui revient sur plus de fraîcheur..
Cette cuvée élevée majoritairement en cuve (90%) et provenant d’une parcelle calcaire située au pied des vignes où naît le Pouilly Vinzelles est toujours aussi gourmande : son expression fruitée est encore sur la réserve mais la caresse de sa texture en bouche est déjà un vrai plaisir.

Pouilly Vinzelles 2011 : le nez est pur et plus complexe sur les agrumes frais avec une pointe minérale déjà bien dessinée, la bouche riche et détendue avec une belle fraîcheur qui s’affirme progressivement, la finale révèle une petite touche mentholée et une fine trame minérale.
La production des jeunes vignes (40 à 45 ans quand même) du climat des Quarts est isolée dans cette cuvée élevée pour 70% en cuves et 30% en fûts. Millésime après millésime ce Pouilly Vinzelles s’inscrit dans ma sélection coup de cœur du domaine : fruité, frais, glissant et parfaitement équilibré…en un mot, irrésistible !

 

Beaujolais-2012 0286


Par la suite, Jean Philippe m’invite à découvrir la série de vins de 2011 qui bénéficient d’un élevage plus long et séjournent encore en cuves sur lies fines :

Pouilly Fuissé En Carementrant 2011 : le nez est fin et discret sur le beurre frais et l’amande, la bouche présente déjà une personnalité tout à fait charmante avec une structure très sphérique et une finale ciselée avec précision et longuement aromatique.
Issu d’une parcelle de vieilles vignes exposées au sud et située sous la roche de Vergisson ce Pouilly Fuissé révèle pour l’heure une personnalité très  murisaltienne : équilibre parfait, raffinement dans l’expression aromatique et texture très veloutée…une superbe cuvée !

Pouilly Fuissé La Roche 2011 : le nez est vif et pointu avec des notes de citron et de pierre chaude, la bouche est droite mais très volumineuse avec une richesse minérale déjà bien présente.
Comme sur 2010, cette cuvée issue d’une vigne sur le côté est de la roche de Vergisson se différencie fortement de la précédente : ample, tendu et d’une énorme concentration minérale, c’est incontestablement l’un des grands vins de garde de la gamme des Brothers…

Pouilly Vinzelles Les Longeays 2011 : le nez est très raffiné sur le fruit mûr et la noisette torréfiée, la bouche se montre avec beaucoup d’aplomb avec sa structure ample et sa profonde minéralité qui tend longuement la finale.
Sur ce coteau en pente douce exposé est-sud/est, la vigne se porte à merveille : « après 12 ans de travail en bio les sols sont parfaits, ils ont trouvé leur équilibre et fonctionnent en symbiose parfaite avec la plante ».
Riche en argiles, en oxyde de fer et en manganèse ce terroir situé à côté des Quarts produit chaque année un vin très complet qui étonne par son côté ouvert et avenant…surtout lorsqu’on le compare à ses illustres voisins des Quarts…


Beaujolais-2012 0256Les Longeays

 


Pouilly Vinzelles Les Quarts 2011 : le nez est pur mais très réservé, en bouche le volume est impressionnant – on a l’impression d’une sphère en expansion – la texture est magnifique et l’équilibre, d’une précision d’orfèvre nous donne une impression de plénitude absolue.
Ce Pouilly Vinzelles encore timide dans son expression aromatique est simplement parfait en bouche…une fois de plus le terroir emblématique de la Soufrandière a généré un vin qui frise la perfection…ou qui l’a peut-être atteinte !

 

Beaujolais-2012 0255Les Quarts
 

Pouilly Vinzelles Les Quarts-Cuvée Millerandée 2011 : le nez encore très fermé porte une discrète marque boisée, la bouche est très puissante avec une matière opulente et une acidité mûre et très large qui structure l’ensemble, la finale est longue, tendue et profondément minérale.
Les très vieilles vignes (plus de 80 ans) des Quarts qui ont une tendance au millerandage sont à l’origine de cette cuvée d’exception où ce terroir béni de Vinzelles est porté à un degré d’expressivité particulièrement élevé : encore tout en retenue mais avec une densité et une force rares…un grand vin de garde évidemment !

Pouilly Vinzelles Cuvée X-Taste 2009 : le nez est ouvert et bien défini sur le miel et le raisin mûr avec une touche botrytisée très nette, la bouche est complexe et expressive avec de beaux arômes de pâte de coing, de camphre et d’épices douces, la finale est longue mais bien fraîche.
Cette cuvée toujours encore en fûts est issue d’une vendange tardive sur le coteau des Quarts. Atypique pour cette région, X-Taste possède une personnalité dont les traits commencent à peine à se préciser mais qui séduit par son équilibre très digeste…joli !

 


Avec la réussite de ce millésime de tous les dangers que fut 2012, les frères Bret ont pu constater que leurs choix méthodologiques et leur travail à la vigne ont largement porté leurs fruits. Ces fervents défenseurs d’une viticulture qui  respecte la vie des sols et qui préserve les écosystèmes autour de la vigne ont été récompensés par une récolte hautement qualitative et satisfaisante au niveau quantitatif…Leurs parcelles sur la Soufrandière sont arrivées aujourd’hui à un équilibre idéal dans la relation plante/terroir et les vignes labellisées Bret Brothers conduites dans le même esprit sont en bonne voie pour leur ressembler.

Les vins de 2011 sont assez volumineux mais avec des structures acides précises et longues et de profondes marques minérales qui leur donnent un équilibre gourmand mais très tonique.
Dans cette gamme riche et diversifiée, chaque amateur de vin pourra aisément trouver son bonheur : entre les entrées de gamme splendides comme les deux cuvées de Mâcon Chardonnay et les grands vins encore en cours d’élevage qui semblent encore avoir gagné en précision et en pureté, il n’aura que l’embarras du choix pour remplir sa cave.

Si vous voulez découvrir de plus près le travail de ces vignerons, n’hésitez pas à visionner le DVD « La clé des terroirs ».

 

 Beaujolais-2012 0342

Merci à Jean-Philippe pour son accueil…et à l’année prochaine.

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 20:00



Malgré sa taille relativement modeste le vignoble de Sancerre offre au dégustateur un panel très large de vins blancs ou rouges : ces sauvignons et pinots noirs ligériens constitueront donc le thème unique mais bicolore de cette réunion d’octobre de notre club A.O.C.
Les séries de rouges et de blancs ont été constituées par François notre « pro », qui a pu accéder à certaines cuvées rares produites par des grands noms de ce vignoble.
Voilà une soirée qui s’annonce bien !

Les vins ont été débouchés le matin, puis carafés et remis dans leurs bouteilles pour le soir.
Les vins rouges sont dégustés à l’aveugle et 2 par 2.
Les blancs sont séparés en deux séries distinctes et dégustés bouteilles cachées : l’une nous présentera des 5 vins provenant exclusivement du domaine Alphonse Mellot, l’autre nous proposera 3 couples provenant d’autres vignerons.

Verres Spiegelau Expert

Soirée Club AOC du 16 novembre 2012 à La Wantzenau

 

 

En attendant nos comparses coincés dans les bouchons :

Schiefferberg Eternel 2007 – Domaine B. Bohn à Reichsfeld : le nez est intense et bien complexe avec un registre floral complété par des notes de fruits blancs très frais et de miel de sapin, en bouche l’attaque est souple et le milieu très gouleyant précède une finale acidulée, bien glissante avec une longueur modeste mais finement aromatique.
Cet assemblage de 3 cépages nobles (Riesling, pinot gris et pinot noir) récolté sur les pentes schisteuses du Schiefferberg a largement convaincu les dégustateurs présents : son côté charmeur et accessible le rend immédiatement aimable mais en poussant un peu plus loin l’analyse on se rend compte que c’est un vin qui possède un vrai fond minéral…très belle surprise !

 


Thème : rouges ou blancs on Sancerre avec plaisir !


1. Pinots noirs de Sancerre

Sancerre La Moussière 2010 – Domaine A. Mellot à Sancerre : le nez choque par son côté réduit, disgracieux et tenace (odeur d’écurie très intense…), le côté fruité apparaîtra en toute fin de soirée, la bouche paraît assez fluette avec un côté vert et rustique vraiment peu engageant.
Sancerre 2010 – Domaine G. Boulay à Chavignol : le nez s’ouvre sur de discrètes notes d’élevage avant de libérer une palette sur les fruits rouges et le cacao, la bouche possède un équilibre tonique, le toucher est finement granuleux et la finale laisse une impression de fraîcheur avec quelques notes épicées.

2012 0292

 

Malgré une longue aération, la bouteille de Mellot n’a réussi à convaincre personne ce soir. L’ultime dégustation en fin de soirée m’a permis de découvrir ce vin avec un profil un peu plus avenant mais au bout du compte il n’aura servi que de faire valoir pour le second vin de ce duo : la belle cuvée élaborée par Gérard Boulay nous a offert une expression gourmande et précise du pinot noir qui nous a immédiatement rassurés pour la suite de la série.

Sancerre Cuvée Maxime-Vieilles Vignes 2009 – Domaine G. Delaporte à Chavignol : le nez est agréable mais peu intense, finement torréfié avec de belles notes de cassis, la bouche est équilibrée, fraîche et discrètement aromatique, la finale est marquée par une légère présence tannique.
Hautes Côtes de Nuits Les Herbues 2010 – Domaine H. Murat à Concoeur  : le nez est très discret avec de délicates notes florales, la bouche est très austère avec une acidité incisive et des tannins bien agressifs qui assèchent la finale.

 

2012 0291

 
Le pirate bourguignon n’a pas été repéré mais son côté particulièrement agressif a déplu à tous les dégustateurs…pour l’heure nous mettrons ça sur le compte de la jeunesse, mais je reste dubitatif, il faut croire que 2010 fut difficile sur les Hautes Côtes… L’autre pinot noir s’est révélé bien plus facile d’accès, issu d’un millésime plus favorable, ce Sancerre encore un peu réservé dans son expression, ne nous ouvre pas encore les portes du paradis mais fait l’unanimité autour de son équilibre et de son joli toucher de bouche.

 

 

Sancerre La Demoiselle 2007 – Domaine A. Mellot à Sancerre : le nez s’ouvre facilement sur un fruité croquant (cerise) avec quelques belles notes de pêche de vigne, la bouche est charnue et soyeuse mais l’équilibre reste frais et la finale possède une allonge aromatique tout à fait respectable.
Sancerre En Grands Champs 2007 – Domaine A. Mellot à Sancerre : le nez est discret et raffiné sur les fruits noirs avec une légère touche boisée, la bouche est ample et concentrée, la finale révèle une trame tannique serrée encore un peu austère.


2012 0290

 

Ces deux cuvées haut de gamme du domaine Mellot sont issues de terroirs bien différents (Demoiselles sur argiles à silex et Grands Champs sur calcaire) mais se présentent à nous ce soir avec beaucoup d’agrément.
Après ces quelques années de garde, ces deux Sancerre affirment leur personnalité qui commence à se dessiner avec des matières généreuses et très bien équilibrées, mais il me semble que leur apogée est loin d’être atteint.


2. Les blancs du domaine Mellot

Sancerre La Moussière 2011 : le nez est pur et bien intense sur les fruits blancs avec une petite touche fumée, la bouche est vive et tendue avec de très beaux arômes de groseille à maquereaux et de feuille de cassis.
Issue du terroir emblématique du domaine Mellot cette cuvée élevée pour 50% en cuve et pour 50% en barriques neuves nous propose une aromatique d’un classicisme parfait et une présence en bouche fraiche et tonique…archétypique.

Sancerre La Demoiselle 2010 : le nez est séduisant avec de belles notes de fleurs, de miel et de craie, la bouche allie un très beau gras avec une fine acidité et une minéralité qui marque la texture, la finale est assez longue.
Sancerre Les Romains 2010 : le nez est complexe, on y décèle des arômes de miel, de résine et de pierre chaude, la bouche est ample et charnue avec une texture un peu plus fine et une finale très franche et d’une longueur considérable.
Avec une Demoiselle qui montre ses formes généreuses et des Romains qui jouent sur le registre de la finesse et du raffinement, on découvre avec bonheur ce couple de vins qui s’expriment de très belle façon en révélant des personnalités fort différentes. Superbe !

Sancerre Satellite 2011 : le nez est pur et cristallin avec une palette discrète, la bouche est très sphérique avec une acidité large et un côté crayeux bien marqué, le toucher reste malgré tout d’une grande suavité et la finale se prolonge sur une jolie impression de fraîcheur.
Sancerre Génération 2011 : le nez est pointu mais complexe sur les fruits blancs, les fleurs et une fine touche vanillée, la bouche reste marquée par des arômes variétaux mais la structure qui allie avec beaucoup de précision rondeur et tension est splendide.
Issue des vielles vignes de la Moussière, la cuvée Génération est encore bien jeune pour être évaluée à sa juste mesure mais la générosité de sa matière ne laisse aucun doute sur sa nature, c’est un grand vin. La cuvée Satellite se montre déjà plus à son avantage aujourd’hui et se livre avec beaucoup d’allant et de spontanéité, même si je pense que ce vin gagnera encore en harmonie et en complexité avec le temps.

 

2012 0294

La série Mellot de ce soir…une jolie quintette sans fausse note
 

 

 

3. Quelques maîtres du sauvignon.

Sancerre Harmonie 2008 – Domaine V. Pinard à Sancerre : le nez est ouvert et flatteur avec des arômes de coing frais, de fleurs blanches et de vanille, la bouche est ample avec une structure très large et une longue finale où on ressent une fine amertume compétée par quelques notes mentholées et discrètement pierreuses.
Sancerre Caillottes 2010 – Domaine F. Cotat à Chavignol : le nez est intense et fortement réduit avec une palette peu agréable sur l’iode, le camphre…et d’autres évocations de nature très « chimique », la bouche est très puissante mais son équilibre est d’une rigueur particulièrement austère, la finale est longue et profondément minérale.

 

2012 0295

 

Malgré un carafage et une très longue oxygénation, le Sancerre de François Cotat est resté trop agressif pour pouvoir être apprécié ce soir. Je pense que pour l’heure, il y a trop de fougue (je dirais presque de la sauvagerie) dans ce vin qui aura besoin d’une bonne décennie en cave pour se calmer. A côté de cette « furie » le Sancerre de Vincent Pinard n’aura jamais aussi bien porté son nom…Serein et vraiment harmonieux !

 

 

Sancerre Les Monts Damnés 2007 – Domaine G. Boulay à Chavignol : le nez est discret, finement exotique mais bien frais, en bouche on sent une petite richesse à l’attaque mais une acidité très large et un développement aromatique sur le citron et la groseille blanche se montrent progressivement pour donner un côté frais et tonique à l’ensemble.
Sancerre Les Monts Damnés 2008 – Domaine F. Cotat à Chavignol : le nez est expressif et très complexe avec une minéralité marquée et une petite touche fumée, la bouche est ample avec un toucher très grenu qui accentue encore la sensation minérale, la finale révèle quelques beaux amers et une puissante salinité.

 

2012 0297

 

Issus de cette célèbre côte de marnes kimméridgiennes situées près de Chavignol, ces deux Sancerre nous livrent des expressions très différentes de ce grand terroir : concentration minérale extrême pour Cotat, finesse et distinction pour Boulay…ne me demandez pas de choisir, je prends les deux sans hésiter !


Blanc Fumé de Pouilly 2007 – Domaine D. Dagueneau à Pouilly sur Loire : le nez est pur et cristallin sur les fruits blancs et le bourgeon de cassis, la bouche droite et profondément minérale révèle de puissantes notes de groseille blanche qui s’étirent longuement en finale.
Sancerre Les Monts Damnés 2007 – Domaine D. Dagueneau à Pouilly sur Loire : le nez est discret, floral avec des notes de grillé et de silex, la bouche est quelque peu atypique par son côté opulent, dense et gras mais en finale on sent une minéralité puissante et très longue.

 

2012 0300

 
En guise d’apothéose, l’ami François nous a dégoté deux splendide flacons du regretté Didier Dagueneau (le dernier millésime qu’il a vinifié d’ailleurs…) : pureté absolue et concentration minérale sur les deux appellations…du bonheur à l’état pur !


Pour conclure :

- grâce à des séries riches et gustativement très intéressantes, j’ai appris à mieux connaître cette région dont j’apprécie les vins blancs depuis bien longtemps mais dont je ne mesurais vraiment pas la diversité et la complexité des expressions de ses grands terroirs. Les cuvées rouges que je n’attendais pas forcément à un très haut niveau qualitatif m’ont agréablement par leur distinction et leur gourmandise. Hormis « Caillottes » 2010, ouvert bien trop jeune, les vins blancs m’ont simplement régalé avec leurs arômes frais et expressifs et leurs matières profondément minérales…coup de cœur général !

- Mellot fait presque un sans faute (dommage pour le premier rouge !) sur les 8 cuvées qu’on a dégustées ce soir, les vins de Cotat m’ont surpris par l’intensité de leur présence minérale et les bouteilles-testament de Didier Dagueneau feront à coup sûr partie de ma sélection personnelle des grandes bouteilles rencontrées cette année. Dans cette liste de grands noms, le rouge et le blanc méritent largement une citation spéciale pour leur excellent rapport qualité/prix.

- pour cette première visite dans le sancerrois notre ami François nous a gratifié d’une tournée vraiment royale…Bravo et merci !
Vivement notre prochaine incursion gustative dans ce vignoble !

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 13:22


Marc a été le conseiller pédagogique qui fut chargé de me guider lors de mes premiers pas dans le monde de l’enseignement. Non content de partager avec moi ses connaissances sur notre beau métier de « prof de gym », il m’apprit à aimer le vin en m’initiant à la dégustation et en m’entrainant dans mes premières virées dans les vignobles.
Il y a quelques temps, il hérita d’une bouteille de Meursault 1°Cru 1964 et lorsque je lui annonçais que c’était le millésime de mon épouse, il m’offrit le vénérable flacon.
Bien évidemment, il ne fut pas question de déguster cette belle quille sans lui…

Au menu : velouté de petits pois aux noix de Saint Jacques et pains de viande aux épices…et quelques flacons un peu plus jeunes pour tenir compagnie à la vieille dame.

 

2012 0333

 
Cette soirée très conviviale excluait évidemment toute velléité de prise de notes sur ces vins…il va falloir vous contenter de quelques impressions en mémoire reportées le lendemain.


Mas de Daumas Gassac blanc 2005 : invité « exotique » dans cette série exclusivement bourguignonne ce blanc languedocien à l’olfaction très flatteuse (abricot frais, guimauve, violette…) mais avec un équilibre parfait en bouche a séduit tout le monde…Charmeur mais avec du fond !

Meursault 1°Cru Goutte d’Or 1964 – Battault-Rieusset à Meursault : la vedette de la soirée a surpris par sa tenue encore bien vaillante en bouche, même si la palette aromatique très « jurassienne » (noisette grillée, noix, safran) ne laisse plus aucun doute sur son âge…à presque 50 ans le respect s’impose !


Meursault 1°Cru Charmes 2006 – Buisson-Charles à Meursault : avec son nez très pur de miel et des fleurs blanches et sa bouche qui associe un gras très noble et une trame minérale d’une grande élégance, ce petit « jeunot » murisaltien est un vrai bonheur…je pense qu’il ne vieillira pas autant que le précédent, je ne lui en laisserai pas le temps !

Clos de la Roche 2004 – Marchand Frères à Gevrey Chambertin : très élégant et sans marquage excessif lié au millésime, ce Grand Cru caresse nos papilles avec sa matière charnue et très douce…Beauté et profondeur !

Echezeaux 1999 – D. Duband à Chevannes : la puissance de ce Grand Cru se manifeste dès l’olfaction et se confirme en bouche par une matière volumineuse, dense et finement tannique tout en gardant un côté très civilisé dans sa texture…un monstre que le temps a réussi à domestiquer !

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 11:54

Mâcon-Pierreclos Le Chavigne 2008 – Guffens-Heynen

Robe : jaune pâle, très brillante.
Nez : complexe, suave et très raffiné avec une palette aromatique d’un grand classicisme (citron, craie, vanille…)
Bouche : la matière est riche, l’équilibre est parfait, l’acidité d’une noblesse absolue tient une finale fraîche et longuement aromatique
Tout est là pour séduire les palais les plus exigeants et les plus raffinés…voici une cuvée dont la perfection de cette cuvée s’impose comme une évidence. MIAM !


Viré-Clessé Sous les Plantes 2009 – Bret Brothers à Vinzelles

Robe : jaune assez prononcé mais beaucoup d’éclat.
Nez : mûr et intense, il enchante notre olfaction avec de beaux arômes de citron vert et de tarte au citron avec une petite touche crayeuse.
Bouche : ample et sphérique avec une matière généreuse mais solidement tendue par une minéralité très présente, la finale bien fraîche se prolonge en livrant de belles notes de pomelo.
Provenant d’une parcelle de vieilles vignes (75 ans) labourées situées dans le secteur su de Viré, ce vin est un vrai bonheur : la maturité liée au millésime est parfaitement contrebalancée par la puissance minérale du terroir. MIAM !


Pouilly Fuissé Grande Réserve 2000 – Larochette-Manciat à Chaintré

Robe : jaune prononcé avec des bords topaze.
Nez : intense, riche et complexe, il nous propose une palette très agréable sur les fleurs blanches, la brioche grillée, les agrumes confits, les fruits secs…
Bouche : puissant et sphérique avec un gras qui s’équilibre grâce à une solide tension qui se met en place dès le milieu de bouche, la finale est nette et précise avec une jolie longueur aromatique.
Avec sa couleur prononcée, la robe pouvait faire craindre un début d’oxydation mais le verdict de l’olfaction ne laisse aucun doute sur l’état de fraîcheur de ce vin.
Sur cette cuvée haut de gamme conçue par Olivier Larochette, le boisé un peu trop présent dans ses jeunes années s’est complètement intégré pour laisser la place à un registre aromatique de toute beauté et la présence en bouche massive et puissant s’est affinée pour nous régaler pleinement aujourd’hui. MIAM !
 

 

 

Morey Saint Denis 1°Cru Les Millandes 2004 – Marchand Frères à Gevrey-Chambertin.

Robe : rubis moyen avec un petit dégradé sur une frange brunissante.
Nez : très flatteur il s’ouvre sur un fruité très généreux pour se complexifier avec de belles notes de réglisse et d’épices. Après quelques heures le millésime se montre davantage avec son côté végétal, gentiane mais sans que cela devienne prédominant pour autant.
Bouche : ample et bien pleine, elle séduit par sa texture veloutée et son équilibre, l’aromatique reste très pure même après une longue oxygénation, la finale de longueur moyenne garde une belle franchise.
Dans ce millésime réputé difficile, Denis Marchand est parvenu à concevoir ce Morey 1°Cru qui nous régale par sa précision et sa gourmandise. Pas de doute, il va falloir programmer une nouvelle visite chez ce vigneron lors de mon prochain pèlerinage bourguignon.

 

 

Château Notton 2000 – H. Lurton à Margaux

Robe : pourpre très sombre, dense avec une fine frange brunissante.
Nez : raffiné et extrêmement complexe, il s’ouvre sur des notes florales avant de nous offrir un récital olfactif sur la myrtille, l’encens, le poivre noir et l’airelle.
Bouche : ample et velouté, ce vin possède une structure qui évoque le triangle équilatéral dont parlait E. Peynaud, une figure géométrique qui symbolise l’équilibre parfait entre les sensations (alcool/acidité/tanins), la finale est fraîche et longuement aromatique.
Produit par le Château Brane Cantenac ce Margaux m’a vraiment étonné par la perfection de sa structure et la richesse exceptionnelle de son aromatique. Achetée à vil prix et débouchée sans grand espoir d’atteindre le Nirvana cette bouteille fut une vraie belle surprise.

 

 

2012 0212Le Mont Brouilly dans la lumière d'un matin de novembre.

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:00

Parti de Strasbourg vers 5 heures du matin sous la pluie, je suis absolument ravi de me retrouver au pied du Mont Brouilly éclairé par un beau soleil automnal pour commencer mon nouveau périple dans le vignoble de la Bourgogne et du Beaujolais.
Le programme 2012 ne comporte pas de nouvelles adresses puisqu’il va me conduire chez des vignerons que j’ai eu l’occasion de rencontrer durant ces dernières années et que j’avais vraiment envie de revoir une fois de plus.
La première journée sera très « rouge » et exclusivement beaujolaise avec des visites au Château Thivin à Odenas, au domaine Burgaud à Morgon, au domaine de la Grande Cour à Fleurie et au domaine Janin à Romanèche.
La seconde journée sera plus bouguignonne et presque exclusivement « blanche » avec une étape chez les Brothers de Vinzelles et une autre à Meursault au domaine Buisson-Charles.
Hoppla, c’est parti !

 

  Beaujolais-2012 0232

Vue panoramique sur Fleurie du haut de la Côte du Py…toute la magie des paysages du beaujolais

 

 

 

Jour 1. : visite au domaine Janin à Romanèche


Ma dernière visite de cette longue journée m’emmène à Romanèche au domaine Paul Janin et fils. En 2010, j’avais été très heureux de retrouver les vins de ces producteurs après un break de plusieurs années et j’avais constaté avec bonheur que j’étais toujours aussi réceptif au charme de leurs 2 cuvées de Moulin à Vent et de leur surprenant Beaujolais Villages.
Eric Janin, qui est en charge de l’exploitation à l’heure actuelle, est en train de procéder au nettoyage minutieux du matériel de vinification, c’est donc Paul Janin, toujours présent aux côtés de son fils, qui m’accompagne dans le chai pour me présenter les vins du domaine.

Comme chez Jean-Marc Burgaud, la température ambiante dans le caveau habituel n’étant pas assez accueillante c’est dans un espace dégustation réduit que je passe en revue quelques vins qui se trouvent au tarif actuel du domaine Janin :

 

Beaujolais-2012 0243

 


Beaujolais Villages Cuvée des Jumeaux 2011 : le nez est fin et délicat sur un registre très floral, la bouche très gourmande repose sur une base bien structurée, l’aromatique gagne encore un peu en subtilité et persiste longuement en finale.

Beaujolais-2012 0266

 

Les Jumeaux et les Pelloux sont des parcelles assez argileuses et à maturité tardive (« elles sont toujours vendangées en dernier ») qui permettent aux Janin de produire chaque année un Beaujolais Village d’une densité et d’une complexité peu communes dans cette appellation. En 2011 ces vieilles vignes (60 ans) ont eu un rendement particulièrement faible (un peu plus de 40 hl/ha) mais le résultat final est superbe…largement au niveau d’un cru du Beaujolais. MIAM !

 

Beaujolais-2012 0240La cour du domaine Janin avec la vigne des Jumeaux au bout de l’allée.


Moulin à Vent Domaine des Vignes du Tremblay 2011 : le nez révèle un fruité bien mûr sur un fond déjà très minéral (terre humide, graphite), la bouche est ample, concentrée et dotée d’une trame tannique présente mais très mûre.


Beaujolais-2012 0280

 

Issue de plusieurs parcelles sablo-limoneuses ce premier Moulin à Vent de la gamme est élevé durant 8 mois en foudres. Très avenant dans sa prime jeunesse, ce vin possède une matière dont la profondeur et la complexité ne trompent pas…on entre dans le monde des grandes cuvées beaujolaises.


Moulin à Vent Clos du Tremblay 2011 : le nez est doux et suave sur la prune, l’iris et la violette, la bouche présente une matière riche et onctueuse avec une aromatique qui se complexifie pour laisser persister un sillage minéral de grande classe

 

Beaujolais-2012 0279

 

Les très vieilles vignes (70 à 100 ans) du lieu-dit « Le Tremblay » aujourd’hui rebaptisé « Les Burdelines » sont à l’origine de cette remarquable cuvée élevée durant 10 mois en foudres. Ce terroir sablo-limoneux produit avec régularité le vin du Clos qui constitue à juste titre une des références qualitatives absolues sur l’appellation Moulin à vent...Bravo !


Moulin à Vent Clos du Tremblay 2008 : le nez est très complexe, floral, épicé et légèrement cacaoté, il a un côté flatteur tout en restant très raffiné, en bouche après une attaque assez pointue, la matière large et généreuse s’épanouit voluptueusement, la finale révèle la fine trams tannique et quelques notes de chocolat noir.
Après 3 années de garde ce vin issu d’un millésime plus frais, a néanmoins gardé le caractère doux et charmeur que j’apprécie particulièrement dans la production de ce domaine. Avec l’âge, l’ensemble a gagné en complexité, tant dans l’aromatique qu’au niveau de la présence en bouche…mais il me semble cependant que l’apogée n’est pas encore atteinte.

 

Beaujolais-2012 0242

Une partie de la cave à foudres du domaine Janin.
 

 

Avec cette étape au domaine Janin, ma longue journée beaujolaise se termine par la dégustation d’une petite série de vins complets et racés. La gamme complète du domaine compte deux cuvées supplémentaires : un Beaujolais Villages blanc et un Moulin à Vent Vieilles Vignes des Greneriers.
Il y a plus de 20 ans Paul Janin a fait le choix de réduire sa surface exploitée pour mieux pouvoir s’occuper de ses vignes et bannir tout désherbant. Aujourd’hui les pratiques viticoles sont traditionnelles avec un travail intégral du sol et l’utilisation de bouillie bordelaise pour la majorité des traitements. Eric Janin conduit ses vignes en respectant les principes du bio mais en se laissant quelques marges de manœuvre, car comme le dit son père : « Pour nous, le label bio est trop contraignant….sur des millésimes difficiles comme 2012, on n’aurait pas pu sauver la récolte ». Comme partout, cette année ne fut pas simple pour ces vignerons « la qualité est au rendez-vous mais nous avons divisé nos rendements moyens par 2 » (20 hl/ha au lieu de 40).
Heureusement que l’année 2011 s’est montrée plus généreuse : le Beaujolais Villages a la carrure d’un cru et les cuvées de Moulin à Vent sont des séducteurs invétérés qui associent avec bonheur un côté gourmand et immédiat avec un côté plein d’énergie et de minéralité.
Les amateurs de plaisir immédiat seront ravis et ceux qui choisiront le plaisir différé pourront attendre sans inquiétude…que demander de plus !
Merci à Paul Janin pour son accueil.

 


 
Beaujolais-2012 0241Le minerai de manganèse extrait dans les mines de Romanèche.

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 18:50

 

Parti de Strasbourg vers 5 heures du matin sous la pluie, je suis absolument ravi de me retrouver au pied du Mont Brouilly éclairé par un beau soleil automnal pour commencer mon nouveau périple dans le vignoble de la Bourgogne et du Beaujolais.
Le programme 2012 ne comporte pas de nouvelles adresses puisqu’il va me conduire chez des vignerons que j’ai eu l’occasion de rencontrer durant ces dernières années et que j’avais vraiment envie de revoir une fois de plus.
La première journée sera très « rouge » et exclusivement beaujolaise avec des visites au Château Thivin à Odenas, au domaine Burgaud à Morgon, au domaine de la Grande Cour à Fleurie et au domaine Janin à Romanèche.
La seconde journée sera plus bouguignonne et presque exclusivement « blanche » avec une étape chez les Brothers de Vinzelles et une autre à Meursault au domaine Buisson-Charles.
Hoppla, c’est parti !

 

  Beaujolais-2012 0232

Vue panoramique sur Fleurie du haut de la Côte du Py…toute la magie des paysages du beaujolais

 

 

 

Jour 1. : visite au domaine de la Grand’Cour à Fleurie

 

 

Beaujolais-2012 0236

 

La belle impression laissée par ma visite de l’année passée et le plaisir ressenti à chaque fois que j’ai débouché une des bouteilles produites par Jean-Louis Dutraive sont autant d’éléments qui m’ont décidé à revenir une nouvelle fois vers le ce domaine de Fleurie…ne nous privons pas des bonnes choses !
Contrairement à l’année passée il reste presque toutes les références du tarif à la vente : dans cette région également, 2011 a été un beau millésime !
Heureusement d’ailleurs pour Jean-Louis Dutraive, car en 2012 ce fut extrêmement compliqué. Il y a eu d’abord de violents orages de grêle qui ont durement frappé le secteur de Fleurie ensuite les maladies de la vigne : « face à la pression du mildiou dont on n’a pas anticipé la virulence les produits phytosanitaires admis en viticulture bio, ont été impuissants ».
Le niveau de rendement parle de lui-même : 5 à 6 hl/ha sur le domaine de la Grand’Cour…une misère !
Notre vigneron reste néanmoins très positif « c’est notre métier, ça fait partie des aléas de qu’il faut accepter…il y aura très peu de vin en 2012 mais la qualité est au rendez-vous »


Une fois installés dans le caveau nous faisons un tour d’horizon complet sur 2011 :

Fleurie Chapelle des Bois 2011 : le nez est pur et très expressif avec une palette florale bien complexe, la bouche charme les papilles par sa gourmandise, son toucher lisse, sa structure détendue et son bouquet qui s’exprime avec une grande délicatesse.

 

Beaujolais-2012 0265

 

Cette cuvée issue d’une parcelle de vignes d’une vingtaine d’années qui jouxte le domaine : « deux hectares de sols assez profonds assis sur une base granitique ».
Elevé en foudre et travaillé sans ajout de SO2 ce premier Fleurie possède une matière et une aromatique d’une pureté et d’une profondeur qui me transportent littéralement.
Cette troisième halte me confronte à un changement de style évident mais la qualité de ce premier vin est vraiment irréprochable…La belle série continue !
 

Beaujolais-2012 0234La parcelle « Chapelle des Bois »


Fleurie Clos de la Grand’Cour 2011 : le nez fait penser à la cuvée précédente par son côté floral tout en affirmant un côté un peu plus épicé, la bouche est ample et vineuse avec une matière généreuse qui donne un côté sphérique à la structure, la finale est un peu plus tendue, légèrement tannique et délicatement poivrée.

 

Beaujolais-2012 0273

 

Située à l’intérieur des murs qui entourent la propriété cette parcelle est géologiquement proche de celle de la Chapelle des Bois, mais le sol y est un peu  moins profond et moins riche et les vignes ont entre 30 et 40 ans.
L’esprit de Fleurie si joliment décliné par le vin précédent est bien présent sur ce Clos mais la présence en bouche y est un peu plus « sérieuse ».
Une très belle cuvée à garder ou à placer à table


Beaujolais-2012 0235Une partie du Clos qui entoure le Domaine de la Grand’Cour


Fleurie Cuvée Vieilles Vignes 2011 : le nez s’ouvre sur quelques notes lactées probablement liées à l’élevage mais avec l’oxygénation la palette se définit plus précisément avec une aromatique élégante et complexe sur la prune et les fleurs, en bouche le vin se montre dense et plein de sève avec une mâche gourmande et une finale bien longue finement boisée et épicée.

 

Beaujolais-2012 0282

 

Cette cuvée issue de 5 parcelles (environ 1 ha au total) de très vieilles vignes du clos (70 ans et plus) a été élevée en fûts de chêne de 1 à 2 vins.
Malgré l’aromatique encore un peu perturbé par sa mise très récente, ce Fleurie impressionne par sa concentration et son énergie en bouche… cette bouteille visiblement taillée pour la garde sera capable de montrer sa grande classe après une année en cave…A bon entendeur !

 
Fleurie Terroir Champagne 2011 : le nez est mystérieux avec des notes fruitées très discrètes complétées par de solides nuances minérales (graphite, terre humide), la bouche est dense et concentrée avec une aromatique très complexe et de belles notes minérales qui se remontrent avec véhémence en finale pour accompagner un sillage finement boisé.

 

Beaujolais-2012 0281

 

C’est la première fois que je déguste cette cuvée issue d’un terroir situé au sud-est du Clos et vinifiée en barriques neuves à 25 % complétées par d’autres ayant contenu 1 vin. Le boisé est discret et déjà parfaitement intégré mais la profonde minéralité de cette matière peut surprendre les amateurs de « gouleyance » beaujolaise…attention « Champagne » a de la personnalité et le fait savoir dès son plus jeune âge !

 

Beaujolais-2012 0238

Le terroir Champagne et la colline du Py à l’arrière plan.

 

 

Brouilly Cuvée Tradition 2011 : le nez est assez classique et très agréable avec son côté épanoui et généreusement fruité mais la bouche étonne vraiment par son volume, sa concentration et sa structure bien virile.
J’ai été surpris par la place de ce Brouilly dans la série que me proposait Jean-Louis Dutraive, mais en le dégustant, j’ai compris : issu d’une très vieille vigne située sur une veine argilo-calcaire, ce cru plein de sève et d’énergie est un vin de garde.
Peut-être un peu atypique…mais pleinement réussi !

 

 

Fleurie La Part des Grives 2011 : le nez est charmeur avec une palette complexe sur les fleurs et fruits à noyaux bien mûrs, en bouche on est envouté par la douceur de la matière et par le fruité très épanoui, la finale reste très riche mais sans se montrer trop lourde.
Cette cuvée rare est conçue à partir de grappes laissées sur les ceps durant un mois supplémentaire (4 par pied de vigne) pour atteindre un degré de maturité très élevé (16°8 en 2011) mélangées avec des raisins de 2° génération (conservés en chambre froide après vendange) moins riches et plus acides.
Ce « concept wine » qui titre quand même 14°4 se présente aujourd’hui comme un séducteur absolu : généreux, ouvert et étonnamment bien équilibré…MIAM !

Le domaine de la Grand’Cour qui est implanté au milieu de ses vignes – un peu à la bordelaise – a fait le choix d’une viticulture biologique certifiée depuis 2009. Les raisins sont vinifiés, grappes entières, en macération carbonique, sans ajout de SO2 et les cuvées qui sont issues de ce joli travail sont particulièrement agréables à déguster : bien typées, pleines d’allant et d’énergie positive elles appellent la bonne humeur et les petits plats mitonnés.
Cette année j’ai eu le plaisir de découvrir toute la gamme de vins produits par Jean-Louis Dutraive et l’impression ressentie en 2011 s’est largement confirmée.
Les cuvées de Fleurie sont presque archétypiques avec leur palette suave toujours marquée par un fond joliment floral et une présence en bouche  qui trouve son équilibre et son volume dans l’alliance entre solidité de la charpente et densité de la matière.
Le Brouilly 2011 est un peu particulier avec sa personnalité haute en couleur et son tonus inhabituel pour cette appellation, mais quel beau vin !
Voilà une visite qui est en train d’acquérir le statut d’étape incontournable.
Merci à Jean-Louis Dutraive pour son accueil…et à l’année prochaine !

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 09:02

Parti de Strasbourg vers 5 heures du matin sous la pluie, je suis absolument ravi de me retrouver au pied du Mont Brouilly éclairé par un beau soleil automnal pour commencer mon nouveau périple dans le vignoble de la Bourgogne et du Beaujolais.
Le programme 2012 ne comporte pas de nouvelles adresses puisqu’il va me conduire chez des vignerons que j’ai eu l’occasion de rencontrer durant ces dernières années et que j’avais vraiment envie de revoir une fois de plus.
La première journée sera très « rouge » et exclusivement beaujolaise avec des visites au Château Thivin à Odenas, au domaine Burgaud à Morgon, au domaine de la Grande Cour à Fleurie et au domaine Janin à Romanèche.
La seconde journée sera plus bouguignonne et presque exclusivement « blanche » avec une étape chez les Brothers de Vinzelles et une autre à Meursault au domaine Buisson-Charles.
Hoppla, c’est parti !

 

  Beaujolais-2012 0232

Vue panoramique sur Fleurie du haut de la Côte du Py…toute la magie des paysages du beaujolais

 

 

 

Jour 1. : visite chez Jean-Marc Burgaud à Morgon


Après cette mise en bouche sur les flancs du Mont Brouilly, je remonte de quelques kilomètres vers le nord pour aller à la rencontre de cette autre éminence emblématique du Beaujolais, qu’est la Côte du Py.
En me retrouvant pour la cinquième fois chez Jean-Marc Burgaud, je suis partagé entre l’immense plaisir de rencontrer ce vigneron et ses vins et ce petit pincement qui me rappelle de façon lancinante à quelle vitesse ces années ont passé…
Bon, halte aux lamentations, il fait très beau, le vigneron a le sourire et la série de bouteilles est prête, que demander de plus !

Malgré le ciel toujours aussi bleu, il fait assez froid ce matin sur la Côte du Py et le coin dégustation du chai à barriques nous offre une température un peu plus accueillante que notre caveau habituel.

 

Beaujolais-2012 0226

 
Installés à la grande table devant les pièces de chêne où séjournent certaines cuvées du millésime 2012, en compagnie du sommelier d’un restaurant local (L’Auberge de Corcelles) et de Jean-Marc Burgaud nous passons en revue la production 2011 du domaine :

 


Beaujolais Villages Les Vignes de Thulon 2011 : le nez est déjà très fin avec de belles notes de cerise, la bouche présente un jus d’une belle densité, le fruit s’impose avec facilité et la finale délicatement acidulée donne un côté canaille sympathique.

 

Beaujolais-2012 0272

 

Plus typé beaujolais que le 2009 mais plus souple que le 2010, ce « villages » qui a été mis en bouteilles en février se présente aujourd’hui avec une belle gourmandise, sans oublier cependant de montrer une solide base minérale.
Ma foi, voilà une deuxième série qui commence aussi bien que la première !

Régnié Vallières 2011 : après quelques notes de réduction très fugaces, le nez développe un joli profil minéral (silex et pierre chaude) avant de laisser apparaître quelques évocations fruitées, en bouche l’attaque est vive et l’aromatique sur la groseille marque bien le côté acidulé d’une matière quand même assez charnue, la finale est assez longue et finement tannique.

 

Beaujolais-2012 0268

 
Millésime après millésime ce Regnié se fait une place de choix dans la gamme de Morgons de ce domaine : après 7 mois de bouteille ce vin est déjà remarquablement en place et présente une complexité étonnante dans son aromatique et sa structure tout en gardant un côté juvénile et guilleret qui le rend irrésistible.

 

 

Morgon Les Grands Cras 2011 : l’olfaction est ouverte et avenante sur la cerise et la noyau, la bouche est toute en rondeur et en souplesse mais la matière se montre progressivement en révélant une belle structure en finale.
Cette nouvelle cuvée est issue d’un lieu-dit situé au sud de Morgon entre les appellations Régnié et Brouilly. Jean-Marc Burgaud a acquis cette parcelle en 2006 « avec des sols déséquilibrés qu’il a fallu restructurer progressivement ». Aujourd’hui cette vigne au sol assez argileux reste « un terrain compliqué qui produit des fruits très beaux mais pas faciles à vinifier ».
Depuis 2011, Grands Cras apparaît dans la gamme du domaine pour offrir à la clientèle un Morgon qui se boit très facilement dans sa jeunesse et qui permettra à l’amateur de donner le temps nécessaire aux vins de la Côte du Py.
Attention même si cette cuvée n’en porte pas le nom, le charme opère de façon presque imparable !

Morgon Les Charmes 2011 : le nez est discret mais offre un registre plus complexe et plus raffiné, la bouche est solide avec une belle tension et une trame tannique serrée mais bien mûre.
Même si ce Morgon se déguste avec beaucoup d’agrément ce matin, on sent quand même que le granit des « Charmes » a imprimé une marque minérale assez prononcée qui demandera effectivement un peu de temps pour libérer complètement l’expression de ce vin…Pas grave, il y a les Grands Cras pour patienter !

 

Beaujolais-2012 0278

 
Morgon Côte du Py 2011 : le nez est discret mais on y sent une belle concentration avec des notes de griotte et un côté finement pierreux, la bouche ample et vineuse est tenue par une acidité large et une trame tannique très soyeuse, en finale on perçoit un retour minéral imposant.

 

Beaujolais-2012 0269

 

Cette première cuvée issue de la Côte du Py montre une densité et une complexité tout à fait exceptionnelles : c’est la promesse d’une série de cuvées de grande qualité produites sur ce terroir en 2011 par Jean-Marc Burgaud.

Comme les 3 vins suivants n’ont pas encore terminé leur phase d’élevage nous dégustons des échantillons prélevés sur cuves :

Morgon Côte du Py-Réserve 2011 : l’élevage marque l’olfaction au début et les belles notes de fruits rouges et de pierre chaude peinent à se faire sentir, la bouche est concentrée avec une chair généreuse, une acidité fine et mûre et une trame tannique élégante que la présence boisée resserre un peu en finale.
Soutirée il y a quelques jours cette cuvée qui va être prochainement mise en bouteilles est un peu bousculée actuellement : la futaille pourtant relativement âgée (tonneaux de 4 à 7 vins) montre un peu trop sa présence au nez et en finale mais la puissance du jus reprendra sûrement le dessus dans quelques temps…un peu de patience s’impose !

Morgon Côte du Py-Javernières 2011 : l’élevage bien plus intégré laisse s’exprimer de discrètes notes de cerise rouge et de noyau, la bouche est d’une rondeur très gourmande avec une belle vinosité, la finale qui mêle épices et réglisse est déjà bien en place.
Elevée en pièces bourguignonnes de 5 à 6 vins produites par la tonnellerie Seguin-Moreau (chêne de l’Allier), ce Morgon commence à dessiner sa personnalité avec son équilibre harmonieux et sa matière dense et très élégante. Dans la ligne du superbe 2009 avec une structure un peu plus solide ce Javernières fera surement  parler de lui dans quelques temps.

Morgon Côte du Py-James 2011 : l’olfaction est superbe, le fruité est mûr et d’une grande pureté, la bouche impressionne par sa richesse et sa puissance soutenus par une acidité longue et fine et une trame tannique légèrement grenue.
L’élevage en pièces de 3 vins est pratiquement imperceptible tant la matière première de cette cuvée est dense et expressive, laissant une empreinte particulièrement longue en finale…la signature d’un très grand vin !

 

Beaujolais-2012 0230Un pied de vigne au sommet de la Côte du Py.

 

 

Petit bonus pour finir :
Morgon Côte du Py-Javernières 2009 : le nez est fin et discret sur la griotte bien mûre avec une petite touche de cacao, en bouche cette cuvée montre avec beaucoup plus de spontanéité sa puissance et sa matière riche qui lui donne une mâche très gourmande, la finale soutenue par une belle acidité possède l’allonge d’un très grand vin.
Certes, 2009 marque l’aromatique et la structure de ce vin mais l’ensemble reste équilibré et digeste grâce à cette pointe minérale qui marque intensément la finale.
Une série qui se finit apothéose…superbe !


Les prévisions formulées lors de mon passage en 2011 se sont visiblement réalisées car après la dégustation de cette série de bouteilles on peut effectivement affirmer que les vins de 2011 se situeront entre l’opulence ronde des 2009 et la finesse verticale des 2010.
Pour 2012, Jean-Marc Burgaud est très confiant sur le plan qualitatif et relativement satisfait du volume de sa récolte. Avec ce millésime de tous les dangers, il ne fallait pas ses tromper dans ses interventions à la vigne : « Pour certains traitements, c’était au jour près…avant c’était inutile, après c’était trop tard…je pense que j’ai pris de bonnes décisions mais que j’ai eu un peu de chance quand même… ».
Avec la cerise omniprésente dans les différentes palettes aromatiques les morgons de 2011 sont des archétypes de l’appellation et il faut passer par l’analyse des sensations au palais pour évaluer l’influence de tous ces beaux terroirs que ce vigneron a choisi de vinifier séparément. Les cuvées haut de gamme encore en cours d’élevage se montrent principalement à travers la qualité de leur matière, les autres brillent déjà par une grande complexité et une belle gourmandise avec une mention spéciale au petit nouveau : le Morgon Grands Cras est un pur régal !
Même si le Beaujolais-Villages se goûte avec un réel bonheur dès aujourd’hui mon coup de cœur ira vers la Régnié Vallières, fruité, aérien et parfaitement équilibré…un vin qui me rappelle pourquoi je suis tombé sous le charme de cette appellation au début des années 90. Merci Jean-Marc !

 

Beaujolais-2012 0229 La croix au sommet de la Côte du Py

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 17:42

Parti de Strasbourg vers 5 heures du matin sous la pluie, je suis absolument ravi de me retrouver au pied du Mont Brouilly éclairé par un beau soleil automnal pour commencer mon nouveau périple dans le vignoble de la Bourgogne et du Beaujolais.
Le programme 2012 ne comporte pas de nouvelles adresses puisqu’il va me conduire chez des vignerons que j’ai eu l’occasion de rencontrer durant ces dernières années et que j’avais vraiment envie de revoir une fois de plus.
La première journée sera très « rouge » et exclusivement beaujolaise avec des visites au Château Thivin à Odenas, au domaine Burgaud à Morgon, au domaine de la Grande Cour à Fleurie et au domaine Janin à Romanèche.
La seconde journée sera plus bouguignonne et presque exclusivement « blanche » avec une étape chez les Brothers de Vinzelles et une autre à Meursault au domaine Buisson-Charles.
Hoppla, c’est parti !

 

  Beaujolais-2012 0232

Vue panoramique sur Fleurie du haut de la Côte du Py…toute la magie des paysages du beaujolais

 


Jour 1. : visite au Château Thivin à Odenas


Après quelques instants de recueillement au pied du Mont Brouilly, montagne un peu magique dont l’effet de fascination sur moi ne s’est jamais démenti au fil des années, je me rends au Château Thivin pour mon premier rendez-vous de cette journée.

 

Beaujolais-2012 0208

Le Mont Brouilly sous un ciel d’automne cristallin...ce séjour commence vraiment bien !


Adossé sur le versant sud du Mont ce domaine produit avec une grande régularité des cuvées dont la qualité est presque unanimement reconnue par la critique vinique. La dégustation de mes acquisitions de 2010 ayant largement confirmé cet engouement, il était donc évident que je refasse une petite visite chez ces vignerons.

 

Beaujolais-2012 0213

Le Château Thivin
   

 

Comme il y a deux ans, c’est Claude-Edouard Geoffray qui me reçoit dans le caveau de dégustation du domaine pour me présenter les cuvées de leur gamme encore disponibles à la vente actuellement :

Beaujolais Villages blanc Clos de Rochebonne 2011 : le nez est ouvert et charmeur sur la banane et les fleurs blanches, en bouche l’attaque et vive le milieu agréablement gras flatte le palais, la finale monte à nouveau un peu plus de fraîcheur avec quelques jolis amers.

 

Beaujolais-2012 0270

 

Originaires d’un Clos du village de Theizé dans le secteur des « pierres dorées » ces chardonnays ont été élevés durant 7 à 9 mois sur lies en pièces bourguignonnes. Cette cuvée que je goûte pour la première fois me fait le plus bel effet : une matière encore jeune mais pleine de finesse, de légèreté et d’élégance… à 10 heures du matin, c’est une mise en condition idéale pour préparer cette longue journée !

 

 
Beaujolais-2012 0214
Une pierre dorée…
 

Brouilly Reverdon 2011 : le nez est ouvert et agréable avec des notes de prune bien mûre et de fleurs (pivoine, violette), la bouche est souple et gourmande mais relevée par quelques tanins et un retour acidulé en finale.

 

Beaujolais-2012 0264

 
Issu de parcelles granitiques situées autour du Mont Brouilly ce vin nous régale par son côté immédiat et gouleyant tout en révélant un fond assez bien charpenté. Comme nous aurons l’occasion de le constater par la suite, cette première cuvée nous livre une impression déjà assez précise du profil des crus 2011 du Beaujolais : généreux et extravertis comme en 2009 mais avec une structure plus droite et plus solide…ça promet !


 
Beaujolais-2012 0215
Un bout de granit rose.


Côte de Brouilly Les 7 Vignes 2011 : le nez est un peu plus discret mais d’une grande élégance, on y sent du fruit à noyau et des épices avec quelques notes de terre humide, la bouche est vineuse, très bien équilibrée et la finale se montre particulièrement digeste avec un sillage acidulé et une fine présence tannique.

 

Beaujolais-2012 0267


Le nom de cette cuvée fait référence aux 7 parcelles sur le Mont Brouilly où ont été récoltés les raisins à la base de ce vin complet, tonique et déjà marqué par la race du terroir…dès la première référence on entre de plain pied et de la plus belle manière qui soit, dans l’esprit de cette appellation. MIAM !

 

Beaujolais-2012 0224
Un cep sur le Mont Brouilly.

 


Côte de Brouilly La Chapelle 2010 : le nez est intense et déjà très ouvert avec des notes de fruits, de réglisse et une petite touche fumée, la bouche est très précise avec un équilibre bien droit et une grande longueur aromatique.

 

Beaujolais-2012 0277

 
Cette parcelle très tardive, exposée plein sud et située près du sommet du Mont Brouilly produit chaque année un grand vin qui trouve son équilibre avec les influences conjuguées de la richesse due à son exposition privilégiée et la fraîcheur due à l’altitude (près de 400 mètres quand même…).
Etonnamment expressif dans sa prime jeunesse ce Côte de Brouilly nous ferait presque oublier qu’il demande encore quelques années de garde pour donner la pleine mesure de son potentiel.

 

Beaujolais-2012 0222La chapelle Notre Dame aux Raisins au sommet du Mont Brouilly


Côte de Brouilly Cuvée Godefroy 2010 : le nez est charmeur et distingué sur les fruits noirs et les épices douces (cannelle, muscade), en bouche il y a une trame tannique soyeuse qui habille une matière très élégante, la finale bien fraîche laisse deviner de délicates notes d’orange sanguine.
Les vignes qui ont engendré cette très belle cuvée sont exposées à l’est et se trouvent dans le bas de la pente du Mont Brouilly. Avec sa gourmandise et son côté soyeux très séduisant ce vin associe les influences de son terroir et de son année de vieillissement ; il se déguste avec grand plaisir aujourd’hui et constitue une alternative très intéressante pour laisser aux autres cuvées le temps de se reposer un peu en cave.

Côte de Brouilly Cuvée Zacharie 2011 : le premier nez est un peu mystérieux, très complexe mais encore un peu réservé, en bouche la matière est dense, concentrée et solidement structurée autour d’une belle acidité et d’une fine trame tannique.

 

Beaujolais-2012 0276

 
Pour créer cette cuvée, les Geoffray sélectionnent des jus sur la production des différentes parcelles du domaine pour les élever en pièces bourguignonnes (5% neuves) durant 9 à 12 mois.
En 2010 j’avais trouvé Zaccharie 2009 un peu marqué par son élevage mais aujourd’hui je suis impressionné par la classe de l’édition 2011 dont la personnalité fort généreuse a déjà parfaitement intégré les nuances  boisées qui semblent bien moins péremptoires qu’avant …Superbe !

 

Beaujolais-2012 0216 Un éclat de la roche mère du Mont Brouilly

 

 

Comme en 2010 je repars de cette visite avec l’impression d’avoir approché au plus près l’essence de ces crus du Beaujolais un peu particuliers que sont les Côtes de Brouilly. Nés d’une improbable rencontre entre l’immédiate et franche gouleyance du gamay et le mystère de ce terroir noble et complexe, ces vins souvent énigmatiques me séduisent toujours autant.
La famille Geoffray rend hommage à cette belle appellation en élaborant une série de cuvées précises et expressives avec une grande régularité qualitative. Depuis son arrivée au domaine en 2007, Claude-Edouard Geoffray œuvre pour réussir à passer la totalité du domaine en viticulture bio (3° années de conversion) mais comme il l’avoue très simplement « sur certaines parcelles, c’est très difficile ». A l’heure actuelle il cherche à diminuer la densité de plantation et à faire monter les ceps un peu plus haut pour pouvoir travailler plus facilement dans ses vignes…il paraît même qu’il va prendre quelques conseils chez des copains vignerons alsaciens.
Les vins dégustés cette année ont confirmé pleinement la bonne impression ressentie lors de ma première visite avec quelques belles surprises en plus :
- la cuvée de beaujolais blanc étonnante de pureté et de fraîcheur
- la cuvée 7 vignes qui, pour moi, représente une sorte de parangon au niveau de cette appellation
- la cuvée Zaccharie 2011 qui assume avec aisance son statut de grand vin.

 

 

Beaujolais-2012 0220Dernier regard sur une parcelle sommitale du Mont Brouilly avant de basculer vers Morgon et Fleurie.

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 09:54


Pour cette nouvelle rencontre gastronomique à l’hôtel-restaurant « La Source des Sens » à Morsbronn, le sommelier François Machi a invité deux vignerons de la Côte de Beaune pour qu’ils viennent présenter quelques unes de leurs cuvées en face d’une série de plats crées par le chef Pierre Weller.
En cette veille de Toussaint, pas moins de 40 convives ont choisi de participer à cette soirée (malgré un PSG-OM télévisé, quand même !) en compagnie d’Olivier Lamy et de Nicolas Rossignol…un joli succès et une belle reconnaissance pour le travail de l’équipe de la Source des Sens !


 
CIMG4484Olivier Lamy et Nicolas Rossignol durant les travaux préparatoires…

Olivier Lamy qui dirige avec son épouse le domaine Hubert Lamy à Saint Aubin nous présentera 5 vins blancs et Nicolas Rossignol à la tête du domaine éponyme à Volnay nous proposera 4 vins rouges.

Comme d’habitude, une petite concertation entre le sommelier, le chef et les vignerons a permis d’imaginer des associations gustatives entre un plat et deux vins. Ce soir, les mariages en rouge et blanc ne seront pas systématiques (comme lors de la soirée Ligier-Belair/Bret) puisque testerons deux paires monochromes sur une entrée et sur le plat de gibier.
C’est parti !


A l’apéritif :

Bourgogne Les Chataigners 2010 : le nez est complexe et charmeur avec des notes de citron et de craie, complétées par un fond discrètement mentholé et légèrement boisé, la bouche est vive et ciselée avec précision, la finale nette et légère laisse le palais frais et dispos.

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Issus d’une parcelle très calcaire située en altitude (autour de 350 m.) ces chardonnays ont été élevés en demi-muids de 2 ou 3 vins et travaillés avec beaucoup de soin et de pertinence pour nous donner ce vin tonique et gourmand. Voilà une très belle entrée en matière qui nous remplit d’impatience pour la suite…
Avec les deux amuse-bouche, la belle acidité de ce vin réagit parfaitement en réalisant un sans faute sur le saumon fumé mais en peinant en finale face aux puissantes effluves d’herbes aromatiques de l’émulsion fromagère.


 
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Emulsion au fromage blanc et aux herbes et tartelette au saumon fumé pour l’apéritif.

 

 


Pour accompagner les Saint Jacques au boudin noir et œuf de caille, purée de panais :

 

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Saint Aubin 1°Cru Les Frionnes 2008 : le nez est expressif et complexe sur l’amande grillée, le citron, les herbes fines et la vanille, la bouche possède une structure très verticale avec un bel équilibre entre gras et acidité et un toucher légèrement grenu, la finale est longue et saline.

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Volnay 1°Cru Chevrey 2010 : le nez très flatteur s’ouvre sur d’élégantes notes florales avant de livrer une palette dédiée aux fruits rouges, la bouche est charnue avec une trame tannique très gourmande et une aromatique sur les fruits rouges qui se définit progressivement pour dominer la finale longue et bien fraîche.


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Comme le vin blanc précédent ce Saint Aubin qui provient d’une parcelle argilo-calcaire très caillouteuse a été élevé par Olivier Lamy en demi-muids dont quelques uns étaient neufs. Il séduit par son registre complexe et évolutif et sa présence pleine de chair et de minéralité en bouche.
Issu d’une parcelle marno-calcaire, ce Volnay qui a été vinifié pour 50% en vendange entière étonne par son côté ouvert et charmeur déjà très affirmé, malgré son jeune âge. En tous cas, ce premier vin proposé par Nicolas Rossignol possède une personnalité franche et ouverte qui me parle bien…vivement la suite !
Avec le plat, la tension du Saint Aubin soutient vaillamment la confrontation avec la douceur des saveurs et des textures du plat mais trouve aussi un bel accord sensoriel avec la purée au panais grâce aux notes d’herbes aromatiques très présentes dans sa palette. Le Volnay ne réagit pas immédiatement avec le plat mais en finale les deux partenaires se combinent pour créer une harmonie raffinée, longue et vraiment gourmande…décidemment, ces accords terre-mer et vin rouge me surprendront toujours, MIAM !



Pour accompagner le Filet de bar grillé à la noix de coco et son croustillant à la bintje :

 

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Saint Aubin 1°Cru Les Murgers des Dents de Chien 2007 : le nez est fin et discret sur le beurre frais, le citron et la craie, l’attaque en bouche est marquée par un gras sensible et de beaux arômes d’agrumes, par la suite une acidité mûre, large et très envahissante redresse la structure et donne un côté franc et frais à la finale.

 

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Chassagne Montrachet 1°Cru Les Macherelles 2006 : le nez est mûr et exprssif sur des notes d’ananas frais et de pierre chaude, la bouche est opulente avec un joli gras et une aromatique très riche, la finale un peu plus pointue laisse un sillage très désaltérant sur le citron frais complété par une touche mentholée et une pointe minérale.

 

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Avec son sol pauvre et caillouteux situé au dessus des Champs Gains de Puligny, ce premier cru de Saint Aubin au nom si particulier a la réputation d’être un des meilleurs terroirs de cette appellation : cette magnifique cuvée des Murgers 2007 d’Olivier Lamy confirme largement cette réputation…voilà un des grands vins de la soirée !
Tout près du village de Chassagne, le terroir des Macherelles est un peu plus argileux et le vin de ce soir possède une matière plus épanouie mais on est rapidement conquis par la profondeur de sa structure et par la beauté de l’énergie qu’il dégage…Magnifique tout simplement !
Les deux vins réagissent très positivement avec ce plat au goût complexe, avec un petit avantage pour le Saint Aubin dont la structure et l’aromatique citronnée jouent une partition à l’unisson avec les saveurs de ce mets raffiné ; le côté exotique du Chassagne se marie superbement avec la sauce, hélas, en finale le sillage iodé assez courant lorsqu’on associe poisson de mer et chardonnay ne me plait guère…dommage !

 

Pour accompagner le Velouté de potiron au gingembre et au Munster :

 

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Saint Aubin 1°Cru Derrière chez Edouard-Haute Densité 2007 : le nez offre un registre ouvert et raffiné sur le fruit mûr, la boîte de craie et les épices douces, la bouche à l’attaque bien opulente libère de belles notes de mangue mais une puissante minéralité se manifeste progressivement en donnant à la finale un côté salin assez étonnant.

 

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Volnay 1°Cru Chevrey 2007 : le nez est profond et distingué sur les fruits rouges (cerise bigarreau) et les fleurs, la bouche se montre charnue, soyeuse, très gourmande malgré une belle minéralité qui soutient la finale.

 

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Cette cuvée 1° Cru de Saint Aubin qui est issue d’une parcelle de marnes blanches qu’Olivier Lamy a replanté en très haute densité (30000 pieds/ha !), est un pur bonheur et le Volnay Chevrey que Nicolas Rossignol avait choisi de travailler avec un égrappage total est une véritable caresse.
Ce couple rouge et blanc qui a ravi les convives de ce soir n’a malheureusement pas supporté les effluves très fermières du Munster fondu. Si Saint Aubin a réagi très positivement avec la texture et les notes de gingembre de la soupe au potiron le Volnay n’a vraiment pas trouvé sa place dans cet accord…on ne gagne pas à tous les coups !


Pour accompagner le Canneloni au gibier et sa poêlée de cèpes :

 

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Pommard 1°Cru Les Fremiers 2008 : le nez s’ouvre sur une palette très « sérieuse » avec des notes de graphite, de terre et de fumé qui laisseront la place à des arômes de fruits rouges qu’après une longue oxygénation, la bouche est puissante avec un caractère viril mais « pacifique », les tanins sont enrobés, l’acidité est très bien intégrée et la finale est marquée par un beau retour minéral.


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Pommard 1°Cru Les Chanlains 2007 : le nez est ouvert et mûr avec un fruité bien défini, en bouche la chair généreuse, tenue par une structure tonique laisse une belle impression veloutée, il faut attendre la finale pour retrouver le côté minéral de ce Pommard.
Issu d’une vendange égrappée à 100% sur une parcelle très caillouteuse, le Pommard Chanlins se montre plus gourmand et plus facile que le Pommard Fremiers 2008 qui est conçu à partir de 50% de raisins entiers récoltés sur une parcelle plus argileuse, qui se révèle plus viril et plus « terrien »…deux vins très différents mais qui se goûtent ce soir avec un égal bonheur !
Avec le plat, les deux cuvées jouent « en terrain conquis » avec beaucoup d’aisance : Chanlains s’accorde avec l’onctuosité des textures et la complexité du goût du gibier, Fremiers résonne avec le côté automnal et sous-bois de cette belle assiette. DOUBLE MIAM !


Pour accompagner la Forêt Noire revisitée :

 

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Grains d’Or 1996 : le nez est d’une incroyable complexité, on y trouve des notes de raisin confit, de brioche citronnée, d’orange confite, de vanille, d’épices (poivre blanc, gingembre), la bouche est ample, moelleuse et richement aromatique mais la finale a réussi à garder un côté très digeste.

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Voilà une splendide cuvée de SGN qui m’a vraiment bluffé par son incroyable complexité…Comme il nous l’avoue sans faux semblants Olivier Lamy est content d’avoir réussi à réaliser ce vin mais son équilibre très riche ne lui convient pas vraiment…un peu allergique aux S.R. comme beaucoup de bourguignons !
Le dessert particulièrement original (et plein de chocolat comme j’aime !) s’accorde très bien avec ce beau vin sur le plan des arômes : avec les effluves d’agrumes, de vanille et d’épices le chocolat se retrouve en présence d’alliés naturels. En bouche, il n’y a pas vraiment de dialogue entre les deux protagonistes, mais le vin affirme sa puissance en dominant nettement le dessert en finale.

 

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Pour conclure :

- Ce quatrième dîner œnologique à la Source des Sens m’a permis d’apprécier une fois de plus les talents de créateur gastronomique du chef Pierre Weller mais surtout de découvrir deux grands vignerons de la Côte de Beaune.
Mille mercis à ceux qui ont préparé et animé cette soirée, avec une mention particulière au sommelier François Machi, dont c’était la dernière édition des « Dîners œnologiques » à la Source des Sens, puisqu’il a choisi d’exprimer sa passion du vin dans une nouvelle voie.
Souhaitons-lui « bon vent » tout en espérant que ces soirées viniques et gastronomiques continueront d’être organisées par son successeur.

- Les vins d’Olivier Lamy m’ont subjugué par leur structure d’une précision absolue et par la pureté de l’expression de leur terroir : sa série de 5 bouteilles a montré une homogénéité qualitative exceptionnelle.
Même s’ils assument pleinement leur origine, les vins de Nicolas Rossignol sont avant tout des séducteurs invétérés : riches et gourmands, ils polissent avec brio l’image un peu rustique de certains crus rouges de la Côte de Beaune.
Les accords majeurs ont été réalisés par le Saint Aubin 1°Cru 2007 et le bar aux saveurs coco…un mariage un peu exotique mais très harmonieux, mais également par les deux Pommards 1°Cru et le plat de gibier…des évocations automnales riches et particulièrement sensuelles.

- Pour les coups de cœur viniques je choisirai le Volnay Chevrey 2007, un vin ouvert et plaisant assis sur une très belle structure, le Saint Aubin Derrière chez Edouard 2007 simplement sublime et peut-être aussi le Chassagne 1°Cru 2006 dont la matière et la profondeur m’ont bluffé…une bouteille que j’aurais bien sirotée juste pour elle-même.

- Même si je reste tout à fait enthousiaste sur la qualité de cette soirée je vais quand même émettre deux petites réserves. D’une part j’avoue que, très égoïstement, j’aurais préféré que ce repas se réalise comme les fois précédentes en plus petit comité : bien que les vignerons se soient mis en quatre pour venir présenter leurs aux différentes tables, les interactions furent quand même assez limitées…petite frustration !
D’autre part, je pense que le grand nombre de convives a également crée quelques difficultés au niveau du service : malgré des présentations et des façons irréprochables comme à l’accoutumée certains plats sont arrivés sur table avec des températures un peu basses.
Il n’en reste pas moins que c’est dans cet hôtel restaurant de Morsbronn que j’ai passé quelques unes de mes meilleures soirées de ces derniers mois…j’espère que cela va continuer !

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 14:53


Comme la météo annonce avec insistance l’arrivée très prochaine de l’hiver, j’ai décidé de profiter des derniers rayons de soleil automnaux pour aller faire une petite escapade dans mon vignoble préféré.
Lorsque les coteaux viticoles prennent des teintes que l’impressionniste le plus exalté n’aurait jamais pu imaginer, chaque promenade dans les collines sous-vosgiennes est un véritable enchantement.

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Le vignoble entre Andlau et Itterswiller sous le soleil d’octobre.


Bien évidemment pour un ivrogne de mon acabit une sortie dans une région viticole déclenche toujours les mêmes symptômes qui se manifestent par une irrépressible envie de sonner à la porte d’un vigneron pour déboucher quelques bouteilles en sa compagnie.

 

CIMG4460Andlau en octobre…simplement magnifique !

 

Baignée dans un océan de vignes qui flamboie de toutes les couleurs de l’automne, Andlau me tente bien, mais comme j’ai un rendez-vous prévu dans quelques jours chez Antoine Kreydenweiss pour parler de ses Grands Crus, je décide de m’engager dans une vallée parallèle en direction des Vosges vers le petit village de Reichsfeld.

 

CIMG4461Au calme entre vigne et montagne, le village de Reichsfeld


Bernard Bohn est un vigneron-artiste qui se plaît à élaborer des cuvées originales dont certaines m’ont interpelé récemment, comme ce riesling 2006 élevé en barriques d’acacia ou cette incroyable et inclassable Lumière de Feu 2004, dégustés lors d’une session du club AOC.
Il n’en fallait évidemment pas plus pour que je choisisse d’aller voir d’un peu plus près le travail de ce producteur de Reichsfeld.

 

CIMG4473Le domaine Bohn sur les pentes du Schifferberg.
 

Bernard Bohn m’accueille devant sa cave et me propose de commencer la visite par une petite balade sur le Schieferberg (la montagne aux ardoises) : un vaste coteau schisteux qui constitue le terroir emblématique de ce village.

 

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Vue enchanteresse sur le Schieferberg

 

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Une coupe géologique naturelle devant une parcelle du domaine Bohn


Géologiquement très ancien, le sol du Schieferberg repose sur une base constituée de schistes de Villé et la couche arable est formée de sables et de cailloux provenant de la dégradation de la roche mère. C’est un sol pauvre et drainant dont la structure feuilletée permet aux ceps de s’enraciner très profondément.


CIMG4466Un pied de vigne dans le Schieferberg.

 

Pentu, exposé au sud et avec un sol dont les pierres emmagasinent facilement la chaleur, ce coteau offre à la vigne des conditions idéales pour arriver à pleine maturité. Verrouillée à l’ouest par l’Ungersberg qui culmine à plus de 900 mètres, cette vallée est particulièrement bien protégée des orages : « l’Ungersberg coupe les masses nuageuses et les fait dévier vers le sud et vers le nord ».

Le côté sud du vallon est délimité par un massif à base de grès rose sur lequel Bernard Bohn exploite également quelques parcelles, notamment dans le Grand Cru Muenchberg.

Après cette promenade fort instructive où nous avons profité de quelques points de vues magnifiques, nous revenons vers le domaine et avant de nous installer dans l’espace dégustation nous faisons un rapide tour dans la cave pour découvrir des espaces de travail très traditionnels dans lesquels Bernard Bohn élabore ses cuvées.

 

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L’entrée de la cave du domaine Bohn
 
CIMG4471Une partie du cuvage.

 
CIMG4468Les fameuses barriques d’acacia.

 
CIMG4467Le pupitre à crémants.
 
CIMG4470Le coin dégustation


Comme la carte du domaine compte près de 30 références et que ma capacité d’évaluer correctement des vins est toujours aussi limitée, je laisse le soin au vigneron de me présenter une petite sélection personnelle d’une dizaine de flacons :

Riesling Nature 2010 : le nez est intense et riche sur la mirabelle et le miel avec une petite nuance iodée, la bouche est avenante avec un toucher bien gras, une acidité noble et une finale longue mais encore un peu marquée par l’élevage.

 

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Issu d’un assemblage entre une parcelle de grès et une parcelle de schistes, travaillé sans soufre et élevé en partie en barriques d’acacia, ce riesling séduit par sa complexité aromatique et sa tenue en bouche très classieuse. Ce fut une cuvée expérimentale pour Bernard Bohn qui avoue sans détour qu’il ne compte pas réaliser ce type de vin chaque année « le travail sans soufre demande des conditions très spéciales qui ne sont pas réunies à chaque millésime »…en ce qui concerne ce vin ouvert depuis 24 heures, j’ai été étonné par son équilibre et sa pureté, même si je pense qu’il faudrait encore lui laisser un peu de temps pour qu’il assimile mieux son élevage si particulier.

 

Sylvaner Vieilles Vignes 2010 : le nez est franc et précis avec des notes de fruits blancs et une fine touche pierreuse, la bouche possède une matière qui surprend par son ampleur, l’équilibre est frais et la finale bien pointue livre quelques amers très élégants.
Issu de parcelles de très vieilles vignes sur schistes et sur grès ce sylvaner très complet donne une belle image des potentialités de ce cépage : avec un terroir qualitatif, des rendements limités et un travail soigné et précis, il surprendra toujours le dégustateur par sa finesse et sa stature…MIAM !

Vin de France Charbohnnais 2010 : le nez est intense et atypique sur la poire mûre, les épices avec un fond un peu boisé, l’équilibre est sec et la matière très volumineuse donne une impression de rondeur et de gras, la finale laisse se manifester quelques notes amères très rafraichissantes.
Avec un nom basé sur un amalgame entre le nom du cépage et celui du vigneron, cette cuvée 100% chardonnay, vinifiée à la bourguignonne est une des références vraiment atypiques de la gamme du domaine. Exclu de l’appellation Alsace par la nature de son encépagement, ce Charbohnnais est un vin bien réalisé, même si personnellement je ne suis pas forcément réceptif à son style.

Riesling Grand Cru Muenchberg 2007 : le nez est discret sur les fruits jaunes avec une petite touche exotique (mangue), en bouche on est agréablement surpris par l’onctuosité de la texture et par une présence physique qui s’amplifie pour donner une vraie impression de puissance en finale.
Comme tous les grands vins de 2007, ce Muenchberg commence sa phase de plénitude où la matière se pose avec assurance tout en laissant poindre les premières nuances minérales.

Riesling Schieferberg 2007 : le nez est fin et délicat avec des notes florales et miellées, en bouche il affirme une structure solide, volumineuse et très verticale, la finale bien longue laisse une petit impression tannique et révèle une belle salinité.
Moins expressif au plan aromatique mais plus profond et plus complexe que le Grand Cru ce riesling prouve que ces sols schisteux de Reichsfeld sont capables de générer de très belles cuvées et auraient surement mérité de figurer dans la liste des terroirs classés alsaciens.

Riesling Oberhagel 1997 : le nez est délicat sur le miel et les fleurs, en bouche la minéralité se manifeste dès l’attaque et se déploie pour marquer l’aromatique avec des notes de zeste, de camphre et de graphite, la finale est droite avec une allonge toujours très minérale où le silex et l’iode apportent une touche de complexité supplémentaire à la palette.

 

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Exposée plein sud et très pentue, l’Oberhagel est l’un des secteurs les plus qualitatifs du Schieferberg. Ce riesling d’une quinzaine d’années donne une idée de la puissance minérale de ce terroir et de sa capacité à engendrer des vins qui résistent vaillamment face au temps qui passe…émouvant !

 

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Au dessus du chemin, la parcelle de riesling de l’Oberhagel du domaine Bohn.


Pinot Gris Schieferberg 2007 : le nez est flatteur et très gourmand sur la fumée, les fruits jaunes mûrs et les épices, la bouche possède une matière généreuse tenue par une acidité très verticale et offre un très beau développement aromatique.
Ouvert et très complexe cette cuvée de pinot gris montre que les schistes ne réussissent pas qu’au riesling : malgré une silhouette très dodue ce vin bénéficie d’une présence minérale qui le rend particulièrement sapide…MIAM !

Riesling Schieferberg-Barriques d’acacia 2010 : le nez intense mais encore un peu décousu se partage entre des arômes d’agrumes de toute beauté et la marque de cet élevage très particulier, en bouche on apprécie la qualité de la matière et on assiste à nouveau au dialogue encore un peu cacophonique entre la puissance du fruit et le marque du bois.
Le jus est de très grande qualité mais l’élevage 100% barriques d’acacia est encore très présent…personnellement je goûte cette cuvée avec un réel plaisir tout en étant convaincu que quelques années de garde lui conféreront un côté plus apaisé et plus harmonieux…patience !
 

Pinot Noir Tradition 2009 : le nez intense et d’une grande franchise est dédié à 100% à la cerise, la bouche est très guillerette avec une matière gouleyante et une palette qui se développe encore un peu plus, tout en s’enrichissant de quelques notes d’amande en finale (un peu amaretto).

 

 

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Récolté sur des terroirs gréseux ce pinot noir est un vrai séducteur : expressif, glissant et très facile d’accès. Les esprits chagrins y verront surement un peu trop de facilité mais moi j’ai craqué…une fois de plus hélas !

 

Pinot Noir Les Roches Rouges 2007 : le nez est discret mais plus complexe, on y devine des notes de fruits noirs (griotte, mûre, cassis) et de réglisse, la bouche révèle une matière pleine et riche avec un boisé parfaitement intégré et une finale où on perçoit une solide charpente tannique.
Ce pinot noir élevé 10 mois en barriques est issu parcelles de grès (80%) et de schistes (20%). Son ossature très solide et sa chair généreuse appellent une table bien garnie : aucun doute, c’est un vin rouge de gastronomie.

Muscat d’Alsace Rosé 2010 : le nez est flatteur et complexe avec des notes de raisin mûr et de fraise des bois complétées par de délicates nuances florales, la bouche est fraîche mais assez puissante avec une aromatique qui s’intensifie et une finale très élégante sur les petits fruits rouges.

 

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Issu exclusivement de raisins de muscat d’Alsace noirs (dont j’ai récemment découvert l’existence d’ailleurs…), égrappés et travaillés comme le pinot noir rosé, ce vin surprend avec sa robe rose-orangée et sa palette un peu déroutante. Il n’en reste pas moins qu’avec sa structure équilibrée et sa texture glissante cette cuvée d’une gourmandise absolue vous fera craquer à coup sûr !

Crémant Cuvée Millésimée 2003 : le nez est très raffiné sur les fruits blancs très mûrs (presque compotés) et la brioche, la bouche est splendide avec une bulle abondante et d’une finesse extrême, le toucher est onctueux et les arômes s’épanouissent, la finale nette et fringante laisse persister longuement un sillage aromatique d’une grande complexité.
 

 

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Cet assemblage à base de chardonnay et de pinot noir (à parts égales) complété par une pointe de riesling a été travaillé à l’ancienne avec des levures champenoises traditionnelles « Elles précipitent moins vite et demandent un remuage plus long, c’est pour cette raison que je fais cette opération manuellement ».
Elevé sur lattes durant 9 ans, ce crémant est un pur bonheur…peut-être l’un des plus aboutis qu’il m’ait été donné de déguster jusqu’ici. Un grosse claque !

Lumière de Feu 2004 : le nez est fin et évolutif avec une palette très complexe sur les fruits jaunes mûrs, la noisette, la violette et une touche un peu rancio, la bouche est ample et grasse avec un côté velouté très agréable qui enrobe une colonne vertébrale assez solide pour soutenir cet ensemble très riche et pour donner un caractère net et frais à la finale.

 

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Cette cuvée inclassable est conçue à partir d’un assemblage de 3 cépages (60% de gewurztraminer, 30% de riesling, 10% de pinot gris) élevés durant 5 années sur beaucoup de lies sans ouillage durant les quatre dernières années. « J’ai voulu faire un vin pour réunir deux vignobles voisins, l’Alsace et le Jura »
Le gewurztraminer a été choisi naturellement en tant que cousin du savagnin, le riesling pour apporter la structure et le pinot gris un peu de chair supplémentaire « Je n’aime pas trop le côté oxydatif trop prononcé des vins jaunes, c’est pour ça que j’ai choisi de procéder à un ouillage régulier durant la première année. Le voile s’est formé durant les 4 années suivantes ».
Au final, nous nous retrouvons en présence d’un vin qui va déconcerter les puristes des deux régions mais qui traduit bien l’état d’esprit de ce vigneron créatif qui n’a pas peur de prendre des risques pour innover.
En ce qui me concerne, je goûte une nouvelle fois avec beaucoup de plaisir cette Lumière de Feu, dont la richesse et l’originalité illumine mes papilles…ça y est je commence à faire de la poésie à deux balles, l’effet du vin sans nul doute !!!
 
Riesling Grand Cru Muenchberg V.T. 2000 : le nez est assez discret sur les agrumes bien mûrs, en bouche on sent que le temps a bien patiné la richesse originelle de ce vin qui se goûte presque sec et qui continue à libérer des arômes d’agrumes et de zestes confits tout en laissant pointer quelques notes plus exotiques (ananas, mangue), la finale est équilibrée et très digeste.
Avec ce Muenchberg V.T. je reviens vers des sensations plus conventionnelles tout en restant impressionné par la manière dont cette cuvée initialement moelleuse a évolué dans le temps.
Encore au tarif actuellement, cette bouteille permet de découvrir (sans se ruiner d’ailleurs…) un Grand Cru de riesling V.T. dans sa phase de plénitude.

La Délicieuse 2007 : le nez assez intense expose une jolie palette exotique et délicatement épicée (gingembre, poivre blanc), la bouche est ample avec du gras et une acidité bien large qui se tend un peu plus fermement en finale.

 

CIMG4479

 

Cette cuvée moelleuse est issue d’un assemblage de gewurztraminer (60%) et de pinot gris (40%) que Bernard Bohn a choisi de vendanger et de vinifier ensemble. « L’assemblage apporte une touche de complexité supplémentaire aux cuvées moelleuses et la fermentation commune permet de gagner en harmonie ».
Encore jeune mais déjà terriblement séduisant…GRAND MIAM pour finir !

 
Pour conclure :

- La rencontre de cet après-midi avecBernard Bohn fait partie de ces moments qui me rappellent pourquoi j'aime ce petites escapades dans les vignobles d'Alsace ou d'ailleurs.

Vigneron passionné et novateur il dit qu’il conçoit ses vins comme un artiste peint ses toiles : il considère les cépages, les terroirs, les techniques de vinification, les types d’élevage…
comme une palette où il trouve les d’éléments avec lesquels il va créer ses vins.
Bernard Bohn avoue sans détour qu’il fait avant tout des vins qui lui plaisent : « Comme Reichsfeld se situe bien à l’écart de la Route des Vins je ne me sens pas obligé de produire des vins pour séduire des touristes de passage ».
Et pourtant ce vigneron vend près des ¾ de sa production au domaine à des clients particuliers : « Les amateurs de vin ne viennent pas chez moi par hasard, s’ils sonnent à la porte de ma cave, c’est qu’ils savent déjà un peu ce qu’ils vont y trouver ».
On ne saurait être plus clair !

- Riche, éclectique et originale la gamme de vins du domaine Bohn nous propose des cuvées assez classiques et d’autres plus « expérimentales » mais l’ensemble porte la marque d’une très grande homogénéité qualitative.
La viticulture de Bernard Bohn est exigeante et éco-responsable : enherbement naturel, pas de labour (utilisation du Rolofaca), peu de passage mécanique dans les vignes, pas d’engrais chimiques, taille courte et ébourgeonnage sévère et bien sûr, vendanges manuelles.
En cave, le pressurage avec un pressoir mécanique traditionnel permet d’extraire des jus très riches qui fermenteront sous l’effet exclusif des levures indigènes, l’élevage se fait durant plusieurs mois sur lies fines dans des contenants que le vigneron va choisir pour donner son style à chaque cuvée.
Créateur de vins de caractère qui demandent quelques années de garde pour s’exprimer pleinement, Bernard Bohn a pour habitude de commercialiser ses vins lorsqu’il estime qu’ils sont prêts à boire, de ce fait on trouve de nombreux millésimes en vente au domaine…une aubaine pour tous ceux qui ne peuvent pas stocker des bouteilles chez eux.

- Pour les coups de cœur du jour, je choisirai en premier le crémant millésimé 2003 qui m’a subjugué par la complexité de son aromatique et la noblesse de sa texture en bouche, une bouteille à moins de 12 euros qui, a mon humble avis, mettra KO bon nombre de cuvées champenoises.
En second lieu, j’aimerais mettre en avant les créations originales de ce vigneron comme La Délicieuse, Lumière de Feu ou le Riesling Schieferberg 2010 : des vins qui vont à coup sûr segmenter une assemblée de dégustateurs mais dont l’énergie positive et le caractère original ont un peu bousculé quelques unes de mes idées reçues pour finir par me séduire définitivement.

- Mille mercis à Bernard Bohn pour sa disponibilité et sa gentillesse.

 

CIMG4474Dernière vue sur le coteau du Schieferberg.

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  • : Vins, vignobles et vignerons.
  • : Récits liés à des rencontres viniques et oenophiliques.
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Bonjour à tous

Amateur de vin depuis près de 30 ans et internaute intervenant sur un forum de dégustateurs depuis plusieurs années, j’ai crée ce blog pour regrouper et rendre plus accessibles mes modestes contributions consacrées à la chose vinique.

 

Mes articles parlent presque toujours de rencontres que j’ai eu l’occasion de faire grâce au vin :

rencontres avec de belles bouteilles pour le plaisir des sens et la magie de l’instant,

rencontres avec des amis partageant la même passion pour la richesse des échanges et les moments de convivialité inoubliables,

rencontres avec des vignerons et avec leur vignoble pour des moments tout simplement magiques sur les routes du vin ou au fond des caves.

 

J’essaie de me perfectionner dans l’art compliqué de la dégustation dans le seul but de mieux comprendre et mieux pouvoir apprécier tous les vins.

Mes avis et mes appréciations sont totalement subjectifs : une dégustation purement organoleptique ne me procure qu’un plaisir incomplet.

Quand j’ouvre une bouteille de vin, j’aime pouvoir y associer le visage du vigneron qui l’a fait naître, j’aime connaître les secrets de son terroir, j’aime avoir plein d’images et de souvenirs associés à ce liquide blanc ou rouge qui brille dans mon verre.

 

Merci à tous ceux qui viennent me rendre visite.

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