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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 17:07


Nous sommes le vendredi 11 mai 2010, il est 20 heures et nous nous retrouvons autour d’une table avec une douzaine de convives invités par le facétieux Thierry Meyer qui a choisi de tester le patriotisme des membres de son club en leur proposant un rendez-vous gastronomique à Ingersheim, en même temps que le premier match de l’équipe de France au Mundial...
En comparant la qualité des manifestations gastronomiques organisées sous l’égide de l’Œnothèque à celle des récentes prestations de notre équipe nationale de millionnaires en short, mon choix a été très facile à faire : direction La Taverne Alsacienne  et au diable le concert de vuvuzelas !

Mon ouverture de la Coupe du Monde se fera donc en compagnie d’une joyeuse tablée d’œnophiles prêts à s’extasier devant ces 17 flacons issus de la réserve de l’Œnothèque Alsace ou de la collection privée de Philippe Blanck tout en savourant les mets de ce casse-croûte très rabelaisien, proposé par notre chef attitré Jean-Philippe Guggenbuhl.

Muscat Altenbourg 1979 – Domaine Blanck à Kientzheim : un nez qui s’ouvre sur des notes un peu poussiéreuses, mais dominé rapidement par d’intenses arômes de menthe fraîche et de chlorophylle, la bouche est fluide, agréable mais un peu fluette, la finale est courte et légèrement camphrée.
Né sur un terroir situé sous le G.C. Furstentum, ce muscat au registre olfactif obsédant reste charmeur malgré la fragilité de sa structure.

Riesling V.T. 1983 – Vignes de l’I.N.R.A. à Ribeauvillé : le nez est discret sur le citron mûr, le froment et le champignon blanc, la bouche est sapide avec un équilibre sec et une structure bien droite, la finale est fraîche et de longueur moyenne.
Une belle bouteille dont le caractère démontre les effets du temps sur les sucres résiduels… la patience récompensée.

Pinot Blanc Cave des Hospices de Strasbourg 2005 – Beblenheim : le nez est délicat sur un registre floral, la structure en bouche est ronde avec un joli gras et une tenue remarquable d’équilibre, seule la finale un peu courte trahit la modeste origine de ce vin.
Une bouteille au charme simple et immédiat…un compagnon idéal pour de joyeuses tablées estivales.

Riesling Burgreben de Zellenberg 1998 – Bott-Geyl à Zellenberg : le nez est dominé par des notes de sous-bois et de cèpe, le citron mûr se cache au fond du registre, la bouche possède une rondeur avenante, la finale est un peu plate.
La texture en bouche est séduisante mais la structure manque de solidité… un vin dont l’apogée semble dépassé.

Riesling G.C. Brand 2002 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : le nez est pur et charmeur avec des notes de fleurs et de sucre d’orge, la bouche est parfaitement équilibrée, le gras et l’acidité s’harmonisent pour laisser une impression de rondeur confortable, la finale possède une longueur aromatique remarquable.
Ce riesling arrivé à maturité possède un charme irrésistible… le grand Claude (Weinzorn) a réussi une cuvée exceptionnelle sur ce terroir en 2002… Chapeau !
Ce Grand Cru que j’avais tendance à laisser dans l’ombre des magnifiques Sommerberg du domaine, m’a particulièrement séduit ce soir…il va falloir regoûter ça rapidement in situ !

Riesling G.C. Schlossberg Cuvée Sainte Catherine 2002 – Clos des Capucins à Kaysersberg : le nez est discret sur le citron et le sous-bois, la bouche est tendue, l’acidité est mure et profonde, la finale très longue est rafraîchie par une petite amertume délicate.
Un riesling sérieux, d’un classicisme absolu…une expression parfaitement maîtrisée de ce cépage.

Pinot Gris Altenbourg 2006 – Clos des Capucins à Kaysersberg : le nez nécessite une petite oxygénation pour livrer des aromes de sous-bois et de torréfaction, la bouche est pleine de rondeur et d’opulence, le finale est marquée par une belle présence saline et de fines notes fumées.
Une olfaction classique et une matière généreuse mais bien équilibrée : un archétype de pinot gris réussi.

Riesling Altenbourg 2001 – Domaine Sparr à Sigolsheim : le nez est discret, le registre est résolument minéral (pierre chaude, silex), la bouche est droite, saline avec une mâche presque tannique en finale.
Le marquage minéral est impressionnant sur cette cuvée, à croire que le millésime 2001 a littéralement exacerbé les terroirs.

Riesling G.C. Kitterlé 2001 – Domaine Schlumberger à Guebwiller : le nez est engageant, marqué par de belles notes florales, la bouche est droite, tendue et très saline avec une finale bien longue.
Un profil similaire au vin précédent avec une matière plus raffinée…une belle interprétation de ce terroir gréseux.

Pinot Gris G.C. Fustentum 1991 – Domaine Blanck à Kientzheim : le nez est intense, complexe, sur un registre floral agrémenté de notes de menthe fraîche, la bouche est ronde et opulente avec des S.R. bien intégrés et une finale un peu courte mais très digeste.
Issu d’une parcelle de jeunes vignes sur le Grand Cru, avec un très petit rendement, cette cuvée a déjà la noblesse d’un grand vin même si la présence finale trahit la juvénilité de la matière végétale.

Gewurztraminer Altenbourg Cuvée Laurence 2001 – Clos des Capucins à Kaysersberg : le nez est direct et pur sur l’eau de rose, les fruits exotiques s’invitent après oxygénation, la bouche possède une matière juteuse, gourmande et une profondeur aromatique rare.
Une expression pleine et festive de ce cépage…à ce niveau là le gewurztraminer s’impose comme un vin unique, inimitable, grandiose !

Pinot Gris G.C. Rangen Clos Saint Urbain 1997 – Domaine Zind-Humbrecht à Turckheim : le nez est discret mais très typé, farine, malt et petites notes de truffe blanche, la bouche est concentrée avec un équilibre sec mais une texture riche et complexe, la finale est très longue.
Atypique, inclassable mais d’une noblesse et d’une grandeur évidentes… un Rangen quoi !

Gewurztraminer G.C. Furstentum 2001 – Domaine Blanck à Kientzheim : le nez est discret avec des arômes floraux rehaussés par de belles notes poivrées, la bouche est bien équilibrée, la profondeur aromatique est impressionnante, la finale bien longue est entièrement dédiée aux épices.
Une version classique très épicée du gewurztraminer …palais sensibles s’abstenir !

Gewurztraminer G.C. Rosacker 1996 – Domaine Mallo à Hunawihr : les puissants arômes de miel sont un peu perturbés par des notes de fruits blets qui trahissent l’âge avancé de cette cuvée, la bouche se présente avec une fraîcheur et un équilibre inattendus, la finale est longue et soutenue par une puissante salinité.
Une olfaction marquée par l’évolution mais une très belle présence en bouche… certains vins sont décidément très difficiles à cerner !

Pinot Gris V.T. Altenbourg 1989 – Domaine Blanck à Kientzheim : le nez est discret mais très élégant avec une palette complexe sur les fruits jaunes confits et les herbes aromatiques, la bouche se livre avec beaucoup de gras et de soie, la finale est belle, les notes de raisin sec nous rappellent la grande maturité de cette cuvée.
Un vin dont la générosité n’a pas pris le pas sur la finesse : une belle réussite et surtout un beau pied de nez au temps qui passe. Je suis de plus en plus convaincu que les grands pinots gris nécessitent vraiment une longue garde pour affirmer leur classe.

Gewurztraminer G.C. Hengst 2006 – Domaine Josmeyer à Wintzenheim : le nez est discret sur un registre exotique et miellé, la bouche est fine, élégante, pleinement aboutie, la longueur aromatique finale est exceptionnelle.
Un vin magnifique qui appelle davantage la méditation que la fête… mais quel bonheur !

Gewurztraminer V.T. 2003 – Domaine Hugel à Riquewihr : le nez est d’une pureté inouïe, les fleurs, la fraise des bois, quelques épices discrètes composent une palette riche et engageante, la bouche est soyeuse, sapide, parfaitement équilibrée et la finale se prolonge avec une fraîcheur réjouissante.
Quelle maîtrise, quel équilibre, quel vin… ! Le contenant ne paye pas de mine (bouteille basique, étiquette classique) mais le contenu vous met à genoux… l’excellence alsacienne dans toute sa simplicité.


Pour conclure :

- Après un tel festival gustatif, il faut évidemment remercier en premier lieu les organisateurs de cette belle rencontre : Jean-Philippe Guggenbuhl pour son accueil, Philippe Blanck pour toutes les pépites sorties de la réserve privée de son domaine et Thierry Meyer pour son inaltérable enthousiasme et sa générosité…

- Une fois encore nous avons pu voir combien les grands vins d’Alsace se moquaient du temps qui passe : même si certains d’entre eux avaient dépassé leur pleine maturité, tous gardaient une structure cohérente en se laissant boire avec un plaisir indiscutable.

- A mon goût ce son vraiment les grands pinots gris qui profitent le plus d’un long vieillissement : ce cépage, qui a tendance à m’ennuyer un peu actuellement, a généré quelques cuvées mémorables dans la série de ce soir.

- Pour définir des coups de cœur, je ne peux m’empêcher d’évoquer l’adage qui affirme que choisir consiste avant tout à éliminer… difficile de trouver une bouteille que je n’aurai pas aimé trouver sur notre table ce soir !
Je ferai donc comme à l’Ecole des Fans : ils ont tous gagné NA !

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 19:05


La première session de l’année 2010 des fameuses masterclass de l’Oenothèque Alsace a réuni plus d’une vingtaine de passionnés sur les bancs de la salle de dégustation de la maison Wolfberger à Colmar. Thierry Meyer a officié devant un public très cosmopolite d’amateurs et de vignerons pour une nouvelle leçon de savoir-boire alsacien.

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Le guide spirituel en phase contemplative…


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…les fidèles en phase méditative.


Le cours du jour propose 3 thématiques illustrées par 3 séries de vins servis un par un ou par paire, dégustés et commentés à l’aveugle.
 

Thème 1
Un vin de soif et 2 premiers coups de cœur en 2008

Pinot Blanc 2008  – Cave d’Obernai : le nez est discret avec un fruité léger, la bouche très vive est marqué par une acidité pointue un peu piquante, la finale est courte.
Un vin techniquement bien fait, conditionné en flacon de 1 litre… mais la matière première manquait peut-être un peu de maturité. Pour moi, c’est beaucoup trop vert pour un vin de soif !

Pinot Blanc 2008 – L. Sipp à Ribeauvillé : le nez est fin et aérien sur des fruits blancs accompagnés de délicates notes florales, la bouche est équilibrée avec du gras, une acidité large, un fruité épanoui et une finale saline.
Avec 100% de pinot blanc récolté sur une parcelle de vieilles vignes dans la partie supérieure du Grand Cru Kirchberg cette cuvée nous prouve une fois de plus, qu’avec un beau terroir et un travail de qualité, la notion de petit cépage disparaît. Un vin parfaitement réussi… Bravo !

Riesling G.C. Vorbourg - Clos Saint Landelin  2008 – R. Muré à Rouffach : le nez est discret mais on y décèle progressivement de belles notes de citron frais qui évoluent vers des nuances exotiques puis légèrement épicées, la bouche possède une matière généreuse avec du gras et une acidité virulente et profonde. Un fruité sur les agrumes frais se pose doucement  et les épices font leur retour pour soutenir une finale bien longue.
Un riesling rigoureux mais plein de concentration et empreint d’une certaine noblesse… Bref, une très haute expression de ce cépage et du millésime 2008 qui s’annonce de plus en plus comme une très grande année en Alsace.

Thème 2
Les terroirs gréseux : quels types de vins ?

Riesling Andlau 2008 – M. Kreydenweiss à Andlau : le nez est discret et très pur, la structure en bouche est ronde et avenante mais l’équilibre reste sec, la finale se prolonge  sur des notes d’écorce d’agrumes d’une grande subtilité.
Une parcelle juste en dessous de la limite du Grand Cru Wiebelsberg à livré ce beau vin, expression épurée mais élégante de ce cépage.

Pinot Gris Fronholtz 2007 – A. Ostertag à Epfig : le nez est discret mais plein de charme avec de belles notes de beurre frais et un boisé délicat, la bouche possède une matière riche, du gras, quelques SR, un boisé encore bien présent mais la finale reste légère et digeste avec de belles notes de pamplemousse.
Une constitution très riche et un élevage qui doit encore se fondre un peu… ce vin sera grand si on lui laisse le temps de construire son équilibre.

Riesling G.C. Muenchberg 2007 – J. Meyer à Nothalten 
: l’originalité des arômes révélés par l’olfaction est très déstabilisante (pomme très mûre, marc de raisin…), les sensations au palais ne sont pas beaucoup plus rassurantes, l’équilibre est sec, la minéralité est perceptible, mais le milieu de bouche est mou et fuyant, la finale est marquée par une amertume un peu prononcée.
Certains diront que ce vin a une vraie personnalité… en ce qui me concerne je ne l’ai vraiment pas comprise. Dommage !

Riesling G.C. Kessler - Heisse Wanne 2006 – Dirler-Cadé à Bergholtz 
: le nez est typé, très pur avec des arômes pierreux et finement terpéniques,  la bouche est parfaite avec sa structure sphérique et son équilibre entre richesse (17g de SR) et acidité. La finale est majestueuse,  longue, saline, avec des amers magnifiques.
Ce vin était déjà sorti du lot lors d’une autre session consacrée aux réussites du millésime 2006, je ne l’ai pas reconnu mais le verdict qualitatif a été sans appel : c’est un très grand riesling !        

Pinot Gris Clos Liebenberg 2005 – V. Zusslin à Orschwihr : le nez est agréable, d’un beau classicisme avec ses notes de céréales et de fruits jaunes soutenues par un fumé léger, l’équilibre en bouche est sec, la structure est ample et la finale présente une amertume assez importante.
La palette est classique, la présence en bouche est imposante mais la finale peut dérouter certains dégustateurs sensibles à l’amertume…J’en fais partie… hélas !

Gewurztraminer G.C. Kessler 2001 – Schlumberger à Guebwiller : pur et complexe ce nez  a véritablement beaucoup de classe avec une palette sur les fruits jaunes mûrs et la vanille, la bouche est tout en finesse avec une rondeur moelleuse mais une finale d’une grande fraîcheur, où les notes d’épices douces persistent longuement.
Un gewurztraminer de belle facture, un profil aromatique avenant, une silhouette racée… bref un grand séducteur qui montre que certains vins issus de terroirs gréseux tiennent bien dans le temps. Chapeau !
    
                                   
Thème 3
Les riesling  en 2002 : à boire ou à garder ?

Riesling Princes Abbés 2002 – Schlumberger à Guebwiller
 : le nez est racé et complexe avec des notes d’agrumes frais, de bergamote, d’épices complétées par un fumé très léger, en bouche, l’attaque est vive, la structure est droite et un peu austère, la finale est pointue avec quelques nuances terpéniques.
Tiens donc, encore un vin qui témoigne du beau potentiel de garde des terroirs de grès… Ce riesling, assemblage de raisins provenant des 3 Grands Crus de Guebwiller est d’un beau classicisme : une constitution un peu stricte mais grande richesse aromatique. Un paradoxe comme on les aime par chez nous !

Riesling Bouquet de Clémence 2002 – F. Bleger à Saint Hippolyte
: le nez est assez intense, le fruité est très mûr, la bouche est ronde mais la structure semble un peu fragile et la finale, très courte, manque de netteté.
Ce riesling récolté sur un terroir très léger a connu son heure de gloire en remportant une médaille d’or aux concours des « Rieslings du Monde » en 2004. Le vaillant lauréat d’antan a encore quelques beaux restes mais, il faut bien le reconnaître, aujourd’hui son apogée est bel et bien dépassé.

Riesling Andlau 2002 – G. Wach à Andlau : le nez est fringant et pur avec de délicates notes citronnées, la bouche finement acidulée, possède un équilibre sec, la finale est gourmande, saline et légèrement épicée.
Comme pour le riesling de M. Kreydenweiss cette cuvée provient également d’une parcelle juste en dessous de la limite du Grand Cru Wiebelsberg. Encore une grande réussite sur un terroir gréseux… et, ne l’oublions pas, un très beau rapport Q/P. (7,5 euros au domaine pour le 2008)

Riesling Saint Hippolyte 2002 – M. Deiss à Bergheim
 : le nez est très bizarre, la palette aromatique semble très évoluée et manque de pureté, la bouche est massive (presque trop lourde…)  avec un profil toujours très confus (amertume, notes animales, un peu de CO2…), la finale est longue mais peu avenante.
Un vin qui laisse une impression peu agréable… effet du temps ou d’une vinification un peu expérimentale ? En tous cas très peu de plaisir pour moi…

Riesling Herrenweg 2002 – Zind-Humbrecht à Turkheim 
: le nez est expressif avec un fruité très pur sur les agrumes mûrs, la bouche est parfaitement équilibrée, il y a une certaine opulence mais l’acidité bien large et la grande salinité s’associent pour garantir une belle fraîcheur à l’ensemble. La finale est longue et délicatement épicée.
Un très beau riesling riche et équilibré, qui a atteint son plateau de maturité. Miam !

Riesling Zellenberg 2002 – M. Tempé à Zellenberg : le nez s’ouvre sur des arômes très mûrs de miel et de caramel, les agrumes se manifestent après une aération conséquente, la bouche est volumineuse mais avec un profil assez confus. Après un long moment dans le verre, la matière s’harmonise pour nous entraîner vers une finale longue marquée par une amertume un peu excessive.
Une constitution généreuse mais un ensemble qui manque de cohérence… un vin en devenir ou dont l’apogée est déjà dépassé ? Je reste perplexe…

Pour conclure :

-    Le premier thème m’a permis de découvrir deux très beaux vins de 2008 : la grandeur de ce millésime se confirme après chaque nouvelle dégustation… je sens que ce n’est pas cette année que je ferai un peu de place dans ma cave ou que je me réconcilierai avec mon banquier…

-     Le second thème nous a permis de prendre conscience de la personnalité très particulière de ces vins de grès : pas si simples et légers que çà, reconnaissables à leur structure élégante, leur profonde salinité et leur finale toujours délicatement amère.

-    La série de rieslings de 2002 rassemblait des vins issus de terroirs non classés Grand Cru a été assez hétérogène : des vins magnifiques côtoyaient des cuvées presque moribondes. Comme quoi, en faisant vieillir des vins issus de terroirs moins prestigieux, on joue un peu avec le feu mais on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise…

-    Pour les coups de cœur personnels je m’arrêterai sur 3 bouteilles :
> le pinot blanc 2008 de Sipp parce que j’aime bien les petits-grands…
> le riesling Heisse Wanne 2006 de Dirler parce qu’il est simplement parfait
> le riesling Herrenweg 2002 de Zind parce qu’il nous montre qu’un grand vigneron peut produire de beaux vins sur des terroirs moins prestigieux.

-    Comme d’habitude, Thierry Meyer a mené cette leçon de dégustation avec brio et compétence en nous proposant 3 sujets intéressants et relativement pointus, illustrés par une riche sélection de bouteilles.
Des moments simplement indispensables pour tout amateur de vin d’Alsace !
Merci Maître !

Copie de Photo 006
 
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 19:05


L’édition hivernale des fameuses masterclass de l’Oenothèque Alsace a réuni une petite vingtaine de passionnés sur les bancs de la salle de dégustation de la maison Wolfberger à Colmar. Malgré la concurrence du Salon des Vins du Languedoc et des innombrables marchés de Noël, les oenophiles alsaciens se sont retrouvés une fois de plus pour une nouvelle leçon du professeur Meyer.

Le cours du jour propose 3 thématiques illustrées par 3 séries de vins servis un par un, dégustés et commentés à l’aveugle.


Thème 1
Les vins de fête : comment réussir un réveillon digeste ?

Crémant Chardonnay – J.C. Buecher
 : le nez est délicat et suave propose les classiques arômes de brioche et de citron confit, la bouche est aérienne avec une bulle fine et une acidité vive qui donnent une belle fraîcheur à la structure.
En règle générale, le crémant de chardonnay est moins dosé que ses concurrents issus des traditionnels cépages et comme le dit Thierry « dans ce cas, le masquage des défauts par la liqueur de dosage est très difficile ». Issu d’une vendange 2006 sur le Rothenberg de Wettolsheim et dégorgé en 2008, ce crémant de la maison Buecher constitue, à coup sûr, une belle alternative aux crus champenois

Sylvaner Clos de la Folie Marco 2008 - Hering
 : des notes florales, des arômes de fruits blancs et quelques nuances pierreuses composent un registre olfactif bien complexe, la bouche est aérienne avec un toucher soyeux et une finale assez longue marquée par le pamplemousse et un léger fumé.
Une expression aboutie et complexe de ce cépage…en plus, à 6 euros, ce vin devient un choix presque indispensable pour tenir compagnie aux plats de fruits de mer de nos futurs repas de fête.

Riesling G.C. Brand 2007 – Cave de Turckheim 
: le nez est magnifique de pureté et d’élégance (fleurs blanches, mandarine…), la bouche pleine de gourmandise et d’harmonie possède un équilibre gras et rond et une finale bien fraîche.
Un riesling harmonieux avec une grande buvabilité mais qui a su garder sa typicité : un vin consensuel qui ne trahit pas son origine… pour les premiers pas dans le monde du roi des cépages alsaciens !

Pinot Noir Weid 2006 – L. Albrecht : le nez est beau et flatteur avec des arômes de griotte, de chocolat et un boisé fin et noble, la bouche possède un équilibre réjouissant, le fruit gourmand, les tanins mûrs et la délicate acidité sont parfaitement en phase, la finale est longue et délicatement boisée.
Le Bollenberg, où est né ce vin, est un terroir calcaire très proche de ceux qu’on peut trouver en Bourgogne…rien d’étonnant à ce que ce magnifique pinot noir nous fasse penser à un cru de cette région…

Gewurztraminer Vieilles Vignes 2007 - A. Landmann : le nez est avenant et complexe avec des notes de litchi, de pétale de rose, la bouche possède un fruité mûr et un équilibre élégant où le moelleux et la fraîcheur se répondent sans s’affronter, la finale est digeste et marquée par de fines notes fumées.
Un gewurztraminer conçu pour plaire sans trop flatter… un compagnon avenant et léger pour les desserts.

Kiro-Z-épices – Cave de Ribeauvillé : le nez est envahissant et nous propose une déclinaison complète des épices de Noël, la cannelle et l’anis ouvrent le bal, le poivre se montre un peu plus tard…, la bouche offre légèreté et douceur avec une bulle nerveuse et une finale épicée.
Dans cette cuvée créée par la Cave de Ribeauvillé à l’occasion des fêtes, la liqueur de dosage a été remplacée par un sirop aux épices. Ce crémant expérimental connaît un beau succès commercial en ce moment… une alternative originale au classique vin chaud. Ceci dit, il me semble difficile voire périlleux de placer cette bombinette aromatique au cours d’un repas !


Thème 2
Les terroirs du pinot gris – Variation sur 4 millésimes

Pinot gris G.C. Eichberg 2007 – Kuentz-Bas 
: le nez est discret, légèrement vanillé et fumé, la bouche est ample avec du gras et une finale un peu amère.
Un premier vin issu d’un terroir marno-calcaire avec une belle matière mais un profil peu flatteur à l’heure actuelle.

Pinot Gris G.C. Brand 2006 – Josmeyer
 : le nez est réservé mais assez complexe avec des notes de céréales et d’acacia, la bouche est d’un équilibre sec avec une structure en demi-corps et une finale assez courte.
Un pinot gris sur granit avec un sérieux qui frise l’austérité, il faut reconnaître que ce vin procure peu de plaisir aujourd’hui… à réserver, peut-être pour des accords gastronomiques.

Pinot Gris Thann 2005 – Zind-Humbrecht
 : le nez possède un registre envoutant et puissamment typé (fumée, tourbe, iode, notes de truffe…), en bouche le vin révèle une puissance rare avec une acidité profonde, du gras et une finale longue, légèrement tannique et délicatement fumée.
Issu du Rangen, ce pinot gris se caractérise par une matière sauvage et une personnalité haute en couleur. Ce vin « volcanique » va avoir besoin de temps pour s’assagir…

Pinot Gris G.C. Wineck-Schlossberg 2002 – V. Spannagel 
: le nez est riche et gourmand avec des notes de fruits exotiques et de pain grillé, la bouche est aérienne, juteuse et délicatement acidulée, la finale est longue et marquée par l’orange mure.
Un millésime prolixe sur le terroir granitique du Wineck a engendré ce vin pur et équilibré avec un très beau fruité.

Pinot Gris Altenbourg Cuvée Laurence 2006 – Clos des Capucins : le nez est quelque peu étrange avec ses notes grillées suivies par des arômes de graine de moutarde, la bouche est puissante, ample et sphérique avec une longue finale légèrement fumée
Cette cuvée marquée par le botrytis et dotée d’un registre aromatique surprenant est surtout remarquable par sa structure en bouche… ce vin doit encore se poser un peu avant de s’exprimer pleinement.


Thème 3

Le muscat en 2004 : à finir, à boire ou à garder ?

Muscat 2004 – Cave du Roi Dagobert 
: le nez est expressif avec des arômes d’herbe fraîche, de chlorophylle, la bouche est légère, d’une fraîcheur agréable avec un registre toujours végétal qui se complexifie (foin coupé, fleurs…), la finale est très courte.
Un vin plaisant et frais qui a déjà évolué vers un profil plus gastronomique.

Muscat 2004 – Machtum Hoffels (Luxembourg) : le nez est frais, un peu monolithique avec d’intenses notes de chlorophylle, la bouche reste dans la ligne « Holywood » et la finale est courte et aqueuse.
Surprenant par ses arômes entêtants mais sans plus, la structure en bouche est quasi inexistante.

Muscat Tradition 2004 – Hugel : le nez s’ouvre sur des arômes classiques, raisin frais et notes musquées mais la menthe fraîche prend rapidement le dessus, la bouche possède un équilibre classique, sec et tendu avec une longueur moyenne.
Un muscat bien fait, sans trop de fantaisie et d’exubérance mais qui a vraiment bien résisté à l'usure du temps.

Muscat 2004 – P. Frick 
: le nez est étrange et peu typique avec des notes de coing, de pomme blette et quelques évocations fumées, la bouche est vraiment très fatiguée avec des arômes peu agréables.
Etrange et déstabilisant au nez… en bouche le verdict est plus simple, ce vin est passé.

Dry Muscat 2004 – Brown Brothers (Australie)
 : le nez est peu agréable, marqué par des notes végétales peu mures, voire médicamenteuses, la bouche est flotteuse, l’acidité est acerbe, la finale est inexistante.
Un vin passé…qui n’a peut-être jamais été présent…

Muscat Bergheim 2004 – J.M. Deiss 
: le nez est d’une extrême discrétion, la bouche qui possède une structure intéressante avec de la rondeur et un léger CO2, révèle des une palette aromatique végétale très agréable (herbe fraîche et menthe).
Malgré une bouche intéressante, la faiblesse des sensations au nez constitue, à mon avis, une vraie lacune pour un muscat…

Muscat 2004 – L. Barth 
: le nez est discret et fin avec des notes d’herbe coupée, de citron, la bouche est délicatement acidulée et offre une palette qui s’enrichit d’arômes floraux (lavande) et épicés.
Un vin avec une réelle dimension et une belle complexité…à réserver à l’accompagnement gastronomique.

Muscat G.C. Saering 2004 – Dirler-Cadé : le nez est flatteur et engageant, les arômes sont riches et racés (herbe coupée, résine de sapin, eucalyptus…), la bouche est puissante avec une belle minéralité et une longueur considérable.
Un muscat de terroir, puissant, plein de jeunesse et de noblesse… un vin de gastronomie ou de plaisir qui nous prouve que grandeur et polyvalence ne sont pas forcément antinomiques.

Pour conclure :
-    Le premier thème m’a permis de découvrir une série de vins sélectionnés pour leurs personnalités typées mais consensuelles et leur excellent rapport Q/P : des idées précieuses pour choisir des bouteilles destinées à plaire à un large panel de convives… me voilà fin prêt pour arroser copieusement les fêtes de fin d’année !
-    Le second thème m’a laissé un peu sur ma faim… ma réconciliation avec les vins de ce cépage n’est pas pour demain, même si la riche expression de terroir du « Thann » de Zind-Humbrecht et la suavité de la palette du « Wineck-Schlossberg » de Spannagel m’ont particulièrement touchés.
-    Entre les vins vraiment passés, peu agréables et les vins buvables sans plus, la série du troisième thème, a renforcé ma conviction que le muscat ne supporte pas facilement la longue garde. Après 5 ans de vieillissement, beaucoup de cuvées avaient vraiment pas mal décliné… même si le G.C. de Dirler fait office d’exception (qui confirme la règle… ?).
-    Comme d’habitude, Thierry Meyer a mené cette leçon de dégustation avec brio et compétence en nous proposant 3 sujets intéressants et relativement pointus, illustrés par une riche sélection de bouteilles.
Des moments simplement indispensables pour tout amateur de vin d’Alsace !
Merci Maître !
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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 21:42


A quelques jours de Noël Thierry Meyer a invité les membres de son club à un dîner au restaurant « La Cuiller à Pot » à Strasbourg pour une symphonie d’accords gastronomiques autour du vin d’Alsace.


Muscat Herrenweg 2002 – Zind-Humbrecht : au nez, les arômes finement musqués évoluent rapidement vers des nuances mentholées, la bouche est fraîche, acidulée et marquée par des notes de pierre à fusil, la finale révèle une délicate amertume. (13°2 – 4 g de SR)

Muscat Herrenweg 2001 – Zind-Humbrecht : au nez, d’élégantes notes fleuries précèdent des nuances fruitées très pures (agrumes mûrs), la bouche possède un équilibre gourmand et une belle longueur (12°8 – 9 g de SR)

Muscat Herrenweg 2000 – Zind-Humbrecht
 : la robe est d’un jaune profond, le nez est discret avec des arômes de raisin sec, complétées par des notes légèrement épicées, la bouche est surprenante car le vin est sec avec du gras et de l’acidité qui construisent une structure puissante. La finale est très longue. (14°7 – O g de SR)

Ces trois vins issus de ce terroir de graves drainantes sur 3 millésimes successifs révèlent des personnalités complètement différentes. Une expérience gustative constructive pour comprendre le poids de l’influence du millésime sur une cuvée, même si je n’ai pas été complètement séduit par la nature de ces muscats, trop sérieux à mon goût…

L’association avec la « Langoustine à la citronnelle Thaï » a fonctionné parfaitement sur le 2001… mais j’y aurais bien confronté la pétulance d’un riesling Sommerberg de l’Oriel (le premier qui me traite d’obsédé va m’entendre…)




Roussette de Savoie Marestel 2005 – Dupasquier : le nez très pur et plein d’élégance est dominé par des arômes de miel, la bouche est ronde, glissante et digeste, la finale est longue et fraîche.

Auxerrois H 2005 – Josmeyer : le nez assez peu engageant avec des notes pierreuses et un peu réduites, la bouche est assez stricte avec une minéralité puissante et une finale longue et droite.

Clos du Zahnacker 2005 – Cave de Ribeauvillé : le nez possède un registre floral très fin, en bouche le vin gagne en complexité, l’équilibre est gourmand et la persistance aromatique finale est longue.

Sur cette triplette 2005 dégustée à l’aveugle, c’est le magnifique intrus savoyard qui gagne la partie face à un auxerrois H trop austère (voire avec un petit défaut au nez…) et un Zahnacker un peu dominé par les marqueurs du gewurztraminer.

L’accord avec les « Saint Jacques snackées sur polenta » fonctionne parfaitement avec le Marestel (synergie sur la douceur) mais aussi avec l’auxerrois H qui par sa texture en bouche joue sur le contraste et la complémentarité avec le plat.




Riesling Cuvée Altenberg 1976 – Lorentz : le nez est d’une complexité inouïe, les notes de torréfaction, de pain d’épices, de tabac blond ouvrent le festival avant de laisser place à de fines nuances florales (lavande), l’attaque en bouche est très vive, le vin envahit le palais avec une structure acide mûre et profonde, la belle salinité finale marque la belle origine de ce cru.

Pinot Gris Réserve Personnelle 2000 – Trimbach : le nez est discret, somme toute peu engageant mais la bouche est remarquable par l’équilibre de sa structure, un vin sec mais rond et une grande longueur finale.

Pinot Gris Réserve Personnelle 1990 – Kuentz-Bas : le nez pur et fin livre des notes de fruits blancs (poire, coing frais…), la bouche est légère, aérienne, avec une longueur moyenne mais un équilibre parfait.

Des pinots gris d’âge vénérable avec des équilibres irréprochables et un riesling grandiose sur un terroir futur grand cru et sur un millésime solaire (l’année de mon BAC…comme c’est loin déjà… je suis vieux… vite un coup à boire, avant que je ne déprime !), un cadeau royal ajouté in-extrémis par Thierry… Mille mercis, Maître !

Les pinots gris sont restés dans l’ombre de ce géant mais se sont révélés comme de délicieux compagnons de table : l’accord avec « la queue de lotte rôtie au beurre salé et sa mousse de céleri aux girolles » à pleinement fonctionné. Le riesling s’est senti à l’aise en compagnie de ce plat raffiné mais je pense qu’un vin aussi exceptionnel se savoure sans accompagnement, l’univers de ce riesling mérite d’être découvert sans intermédiaire…




Gewurztraminer Sonnenglanz 1967 – Bott-Geyl : un nez riche et follement distingué avec des arômes pénétrants de rose fanée et de menthe poivrée, la bouche est équilibrée, sans lourdeur avec une profondeur rare.

Traminer Grande Réserve 1961 – L. Beyer : le nez est original et complexe avec des notes de torréfaction auxquelles répondent d’élégants arômes végétaux (houblon, menthe fraîche), l’équilibre en bouche est parfait, la finale est longue, finement fumée et torréfiée.

Un Sonnenglanz 67 qui pousse à la méditation et le Traminer 61 (provenant de l’Eichberg) qui laisse sans voix… deux grands vins d’Alsace de plus de 40 ans pour prouver une nouvelle fois le potentiel de longévité des crus de notre région… une rencontre unique et magique !

Sur le « munster affiné » le Sonnenglanz a su opposer sa distinction à la rusticité de ce fromage fermier, avec le « vieux comté » le Traminer a réalisé un accord simplement divin, une belle alternative alsacienne au vin jaune.




Pinot Gris G.C. Sommerberg VT 2005 – A. Boxler : le nez est complexe et profond avec des arômes de fruits exotiques et quelques notes briochées, la bouche possède une puissance hors du commun avec une acidité large et un fruit concentré qui envahit le palais, la persistance est superlative.

Pinot Gris G.C. Furstentum SGN 1995 – P. Blanck : le nez livre des arômes suaves de raisin de Corinthe avec de légères évocations de fumée et de truffe blanche, la bouche grasse et délicatement acidulée offre une palette bien complexe avec des notes finement iodées.

Deux vins au moelleux délicieusement équilibré qui tiennent parfaitement leur rang de bouquet final de ce feu d’artifice gustatif…

Les arômes du « croustillant de fruits exotiques » sont parfaitement en phase avec les 2 vins Sommerberg pour le registre fruité et le Furstentum pour les notes caramélisés…dans ce cas on ne choisit pas, on savoure pleinement les deux !


Que dire de plus après une telle soirée ?
Signalons d’abord, la belle initiative du restaurant « La cuiller à pot » à Strasbourg, qui, chaque jeudi, offre à leurs clients la possibilité d’apporter leurs vins pour accompagner les plats proposés à la carte (sans facturer un droit de bouchon).
Enfin, pour changer, tirons une nouvelle fois un énorme coup de chapeau à Thierry, notre sympathique gourou, dont l’enthousiasme, la compétence et le sens du partage forcent l'admiration.
Merci mille fois pour ce beau moment ce convivialité.
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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 17:37


L’été et la Fête de la Musique, c’est pour demain… pour l’heure place aux vins d’Alsace avec Thierry Meyer qui nous convie pour la seconde Masterclass de l’Oenothèque Alsace.
Comme d’habitude une bonne vingtaine d’oenophiles se retrouvent dans l’espace de dégustation de la Maison Wolfberger à Colmar pour une séance proposant 3 thèmes d’étude :
-    Pour ou contre les rosés de coupage
-    Les terroirs alsaciens en 2007 – comparaison avec 2005
-    L’évolution des rieslings moelleux : l’âge charnière.
Les vins sont servis 2 par 2, la dégustation et l’évaluation se font à l’aveugle, à l’exception des 2 premiers qui nous ont été infligés sans chaussettes.

Voici les quelques commentaires notés durant cette séance :

Les rosés : faut-il défendre la tradition française ?

1. Rosé de pays Villaray 
Robe : Rose pâle      
Nez : Neutre, légèrement amylique avec quelques vagues arômes de groseille si on cherche vraiment.      
Bouche : Fluet, aqueux avec une finale inexistante.      
Pour se désaltérer, il vaut mieux choisir de l’eau…même si certaines sont vendues plus cher que ce rosé en magnum plastique.      
BOF     
 
2. Rosé de pays Vieux Papes   
Robe : Rose pâle.      
Nez : Louche et peu engageant, de fumée et de caoutchouc.      
Bouche : Aigrelette, fuyante et très courte.      
Franchement déplaisant, quel intérêt de boire ça ?      
BEURK     
 
3. Pinot Noir rosé 2007 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr
  
Robe : Rose très pâle, brillante.      
Nez : Discret mais très pur avec quelques touches florales et vanillées.      
Bouche : Une structure équilibrée avec de la rondeur et de la fraîcheur.      
Un rosé de dentelle, très fin mais qui manque un peu d’arômes à mon goût.      
BIEN     
 
4. Pinot noir rosé 2008 – Cave de Beblenheim 
Robe : Rose légèrement saumoné.      
Nez : Intense et charmeur avec de beaux arômes de fruits rouges (fraise, groseille)      
Bouche : De la fraîcheur, du gras et une belle vinosité avec une finale assez longue marquée par quelques notes fumées.      
Un rosé gourmand et charmeur avec un excellent rapport Q/P (4 euros)…un vrai vin d’été !     
BIEN +  
  
5. Muscat 2008 – M. Schoech à Ammerschwihr 
     
Robe : Jaune pâle.      
Nez : Intense et frais avec des arômes de bourgeon de cassis et de fleur de sureau évoluant vers des nuances légèrement musquées.      
Bouche : Fine et bien fraîche, délicatement acidulée avec quelques touches fumées en finale.   
Un muscat à la personnalité affirmée, sapide et désaltérant.      
TRES BIEN -     

Conclusions :
-    le rosé qui coule à flots durant l’été présente un intérêt économique certain et suscite trop souvent des pratiques viticoles peu recommandables : pourquoi s’élever contre l’officialisation d’une déréglementation, qui a cours depuis bien longtemps chez ces fabricants de breuvages insipides et sans intérêt ?
-    les A.O.C. françaises ne sont pas concernées par la loi sur le coupage : soyons exigeants et sélectifs dans le choix de nos références, il y a de quoi se faire plaisir dans toutes les régions.
-    Heureusement pour ceux qui, comme moi, sont peu sensible aux charmes des rosés, il y a des alternatives pour se réhydrater durant l’été : pinots blancs, sylvaners ou muscats par exemple…




Les terroirs alsaciens 2007 - 2005

 
6. Riesling G.C. Altenberg de Wolxheim – C. Lissner à Wolxheim

Robe : Jaune pâle avec des reflets vert-clair.      
Nez : Aérien et complexe avec des notes florales et miellées.      
Bouche : Une structure verticale mais avec une grande ampleur. La finale est longue et profondément saline.      
Un vin d’une grande pureté, une expression du cépage pleine de noblesse et d’élégance.      
TRES BIEN     
 
7. Riesling G.C. Schoenenbourg 2007 – Cave de Ribeauvillé    
Robe : Jaune assez intense.      
Nez : Discret et fin sur un registre floral.      
Bouche : Beaucoup de droiture et de puissance avec une acidité longue et mure et une finale saline.      
Un riesling racé avec un caractère bien trempé, un beau terroir bien mis en valeur.
TRES BIEN     
 
8. Riesling G.C. Pfersigberg 2007 – Wolfberger à Eguisheim
Robe : Jaune clair.      
Nez  : Discret et complexe avec des nuances fruitées (fruits blancs, citron) et un peu pierreuses.      
Bouche : Une acidité très verticale avec une finale saline légèrement amère.      
Une expression un peu austère du cépage, un vin viril, bien typé qui ne se livre pas encore pleinement.      
TRES BIEN -     
 
9. Riesling G.C. Kastelberg 2007 – G. Wach à Andlau      
Robe : Jaune assez intense avec une belle brillance.      
Nez : Une surmaturité perceptible dès l’attaque mais un registre complexe sur des agrumes et de petites touches vanillées.      
Bouche : Un matière ample, riche et puissante mais les S.R. et le minéralité sont encore un peu dissociés.      
Un riesling qui cherche encore sa cohérence mais un potentiel évident… un placement sûr pour l’avenir.      
BIEN +     
 
10. Sylvaner Vieilles Vignes 2007 – Cave de Beblenheim
Robe : Jaune pâle.      
Nez : Très discret, semble fermé.      
Bouche : Une matière un peu déstructurée avec une acidité peu franche.      
Je suis passé complètement à côte de ce sylvaner issu d’une parcelle de très vieilles vignes…peut-être la place dans la série, ou le fait que j’avais calibré le palais pour un riesling…à regoûter dans d’autres circonstances.      
BOF      
      
11. Pinot Blanc Cuvée B  2007 – A. Boxler à Niedermorschwihr
      
Robe : Jaune très pâle, brillant.      
Nez : Elégant et délicat avec d’intenses notes florales (muguet, guimauve) et quelques touches vanillées.      
Bouche : Une acidité mure, une belle ampleur et un finale longue et saline.      
Une palette aromatique superbe et une tenue en bouche digne d’une pointure régionale…même à 11 euros, ce pinot blanc est un must.      
TRES BIEN +     
 
12. Riesling G.C. Brand 2007 – A. Boxler à Niedermorschwihr 
     
Robe : Jaune clair, brillant.      
Nez : Une attaque discrète sur des notes florales, le fruit se manifeste progressivement à l’aération.      
Bouche : Une belle ampleur, une structure droite et solide, beaucoup de gras mais l’ensemble manque un peu d’unité.      
Un riesling puissant qui est encore loin de son optimum, la garde lui donnera sûrement l’harmonie qui lui fait un peu défaut aujourd’hui…un très grand vin en perspective.      
TRES BIEN -     
 
13. Riesling Fronholz 2007– A. Ostertag à Epfig      
Robe : Jaune assez prononcé, lumineux.      
Nez : Expressif mais plein de finesse avec de beaux arômes d’agrumes frais.      
Bouche : Opulent mais équilibré avec une acidité fine et tendue, une belle salinité et une finale longue.      
Une matière puissante et savoureuse pour de riesling provenant d’un terroir non classé… un vin qui s’impose sans discuter dans le cour des grands.      
TRES BIEN     

14. Riesling G.C. Altenberg de Wolxheim 2005 – Cavec du Roi Dagobert à Traenheim    
Robe : Jaune clair avec des reflets argentés.      
Nez : Riche et complexe avec une palette alliant les agrumes confits et les épices.      
Bouche : Une structure harmonieuse avec un bel équilibre et une finale longue et délicieusement aromatique.      
Le beau terroir de Wolxheim qui s’exprime après quelques années de garde. Un vin très réussi vendu à moins de 10 euros en G.D., la preuve qu’en matière de vin il vaut mieux goûter que de se crisper sur des préjugés.      
TRES BIEN     
 
15. Riesling G.C. Kirchberg de Barr 2005 – Domaine Hering à Barr      
Robe : Jaune clair et brillant.      
Nez : Raffiné et séduisant avec des notes de miel, de grillé et de fumé.      
Bouche : Un équilibre parfait alliant gras et minéralité. La finale est très longue.      
Un riesling puissant issu d’un grand terroir qui commence sa phase de maturité.      
TRES BIEN      

Conclusions :
-    les vins de cette série ont été d’un très haut niveau  qualitatif, avec des rieslings très homogènes, de très belle facture et deux intrus différemment appréciés : le sylvaner a souffert de ce voisinage prestigieux mais le pinot blanc a tenu la dragée haute à tous ses concurrents bien nés…
-    au risque de me répéter : 2007 est très beau en Alsace…la Masterclass d’automne consacrée aux meilleures bouteilles de ce millésime a de fortes chances de nous faite tutoyer le Nirvana bacchique !
-    le terroir commence à s’exprimer plus nettement en 2005, mais les 2 vins goûtés en on visiblement encore sous la semelle…



L’évolution des rieslings moelleux

 
16. Riesling C.C. Sommerberg Cuvée Arnaud  2004 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr      
Robe : Jaune profond avec des reflets dorés.      
Nez : Intense et fruité avec des notes d’ananas frais et d’abricot soutenu par des évocations plus minérales.      
Bouche : Un équilibre encore fragile entre les S.R. et l’acidité longue et profonde mais la matière est ample avec une finale droite et longue.      
Un vin opulent et gras qui peut encore gagner en harmonie si on lui en laisse le temps…son petit frère du Sommerberg vendangé avec moins de surmaturité me semble plus facile à apprécier à l’heure actuelle.      
BIEN +     

17. Riesling G.C. Mambourg V.T. 1997 – M. Tempé à Zellenberg      
Robe : Or clair plein d’éclat.      
Nez : Puissant et complexe avec de l’orange confite, du miel, des épices puis évoluant vers des nuances de truffe.      
Bouche : Opulent mais intégrant parfaitement la douceur dans une structure acide et saline très longue.      
Puissant et harmonieux…un bel exercice de style dans un millésime où les équilibres n’étaient pas évidents à trouver.      
TRES BIEN     
 
18. Riesling S.G.N. 1995 – Domaine Hugel à Riquewihr 
     
Robe : Jaune profond avec des reflets dorés.      
Nez : Profond, pur et d’une grande complexité avec un bouquet d’herbes aromatiques (thym, origan, basilic…) puis des agrumes confits et quelques notes camphrées.      
Bouche : Ample et savoureux avec des S.R. (88 g) magnifiquement intégrés dans une trame acide fine. La finale est saline et très longue.      
Un vin mythique…un archétype…un hommage posthume à un grand Monsieur… Séquence émotion !      
EXCELLENT     

Conclusions :
En général, j’ai du mal à apprécier les rieslings moelleux dans leur prime jeunesse : je trouve que pour ce type de vin, la cohabitation entre sucres résiduels et trame acide n’est pas toujours harmonieuse. Le vin de Claude Weinzorn, dont je possède d’ailleurs quelques exemplaires en cave, est encore trop jeune à mon goût, il n’a pas encore tout à fait trouvé sa cohérence gustative. Les 2 autres ont bien passé ce stade et se révèlent dans leur plénitude, prêts à défier le temps et à séduire les amateurs qui auront la chance de les rencontrer.


Une fois de plus ce fut un grand moment de dégustation savamment préparé et magnifiquement orchestré par Thierry Meyer, que je remercie, une fois de plus, de continuer à nous faire partager sa connaissance et son expérience.

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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 16:10





Comme à l’accoutumée, cette première rencontre de l’année 2009 organisée par l’Oenothèque a lieu dans l’espace dégustation de la Maison Wolfberger à Colmar.
Thierry Meyer est toujours fidèle au poste avec une belle série de bouteilles qu’il a soigneusement sélectionnées pour les partager avec nous.

Ces nouvelles séances de dégustation baptisées Masterclass (ça le fait un peu quand même… !) garderont toujours leur vocation première qui est de faire découvrir et apprécier les pépites de notre vignoble.
Mais cet anglicisme un peu ronflant marque un changement de cap dans la conception de ces sessions dédiées aux vins d’Alsace : en effet Thierry à opté pour une approche plus pédagogique en organisant sa dégustation selon des thématiques choisies.
C’est ainsi que pour cette première séance nous aborderons les sujets suivants :
-    les crémants d’Alsace
-    le vin d’Alsace à table
-    les effets du terroir sur le vin d’Alsace
-    les effets de l’âge sur le vin d’Alsace

Les vins sont proposés 2 par 2 ou 3 par 3, la dégustation et l’évaluation se font à l’aveugle.

Voici les quelques commentaires notés durant cette séance :

 En guise de mise en bouche :

1. Riesling Pfingstberg Vin de paille 1997 – L. Albrecht à Orschwihr     
 
Robe : Jaune prononcé.      
Nez : Agréable et aérien avec des notes de fruits jaunes et un léger fumé.      
Bouche : Un moelleux imposant mais sans lourdeur soutenu par une acidité fine et très longue.      
Une couleur qui trahit l’âge mais les sensations organoleptiques sont celles d'un vin beaucoup plus jeune.
Cette cuvée est issue de fruits récoltés à l’automne 1997 et séchés sur fil dans un grenier jusqu’en avril 1998… un vin énigmatique.      

BIEN +     
 
2. Pinot Noir Les Princes Abbés 2008 – Schlumberger à Guebwiller      
Robe : Rubis clair avec une frange mauve.      
Nez : Franc et direct avec des notes de fruits rouges croquants.      
Bouche : Frais et goûteux avec une belle maturité et une finale gourmande.      
Un pinot noir léger et gouleyant avec une belle palette aromatique. Une belle expression de ce cépage sur un terroir gréseux… un seul bémol, le prix : 11 euros la quille c’est un peu trop pour ce type de vin, à mon avis…      
BIEN +    

Dans la série crémants :
 
3. Crémant d’Alsace 2006 – Schoenheitz à Wihr au Val      
Robe : Jaune très pâle avec des reflets verts et une mousse abondante.      
Nez : Très fin, aérien avec de délicates notes florales.      
Bouche : Un équilibre sur la légèreté et la fraîcheur, désaltérant et digeste.      
Dosé à 8 g c’est un beau vin d’apéritif…ou de soi. La belle saison n’est pas loin et le prix n’invite pas vraiment à la continence (8,30 euros).      
BIEN     
 
4. Crémant d’Alsace Extra brut 2005 – P. Gaschy à Eguisheim 
     
Robe : Jaune clair avec des reflets verts et une bulle fine et persistante.      
Nez : Discret mais agréable avec des notes briochées et fruitées (pomme verte).      
Bouche : Une belle charpente avec une vinosité forte, une mousse un peu agressive et une petite amertume en finale.      
Un assemblage pinot noir et chardonnay pour ce crémant conçu selon un modèle plus champenois … à réserver pour accompagner un repas.
Par contre, à 6,60 euros c’est quand même un très bon rapport Q/P
.      
BIEN -     
 
5. Crémant d’Alsace – Wolfberger à Eguisheim      
Robe : Jaune très clair avec des reflets verts et une bulle fine.      
Nez : Fin et élégant avec des arômes de fraise des bois et quelques notes biscuitées.      
Bouche : Une mousse fine et crémeuse, une très belle fraîcheur et une délicate amertume en finale.      
Classique mais très plaisant, digeste malgré un dosage à 12 g…une petite friandise !      
TRES BIEN      
 
6. Crémant d’Alsace Blanc de Blancs Extra Brut – Wolfberger à Eguisheim 
     
Robe : Jaune clair avec un fin cordon de bulles.      
Nez : Fin et discret sur un registre floral.      
Bouche : Une mousse dense, quelques notes florales et une finale assez longue.      
Un crémant sec et vineux 100% chardonnay… très (trop) proche d’un champagne pour ne pas être tenté de comparer…      
BIEN -     


Dans la série les a
lsaces s’invitent à table :

7. Pinot blanc 2007 – P. Klee à Katzenthal      
Robe : Jaune clair avec des reflets vert-pâle et une belle brillance.      
Nez : Fin, discret, avec de délicates évocations florales.      
Bouche : Sec avec une belle pureté mais étonnamment soyeux et gras.       
Une structure tout à fait intéressante pour ce vin sans SR mais très rond…son quasi-mutisme sur le plan aromatique le dessert un peu à l’heure actuelle.      
BIEN     
 
8. Pinot blanc 2007 – Stoeffler à Barr      
Robe : Jaune clair avec des reflets vert-pâle et une belle brillance.      
Nez : Fin et précis avec des notes de fruits blancs.      
Bouche : Une acidité puissante mais une structure sphérique avec une finale saline de belle facture.      
Encore un vin techniquement sec et cependant très rond. Une très belle expression du cépage, une viticulture bio et surtout un super rapport Q/P (moins de 6 euros !)      
BIEN +     
 
9. Pinot blanc Les Lutins – Josmeyer à Wintzenheim      
Robe : Jaune clair avec des reflets vert-pâle et une belle brillance.      
Nez : Subtil et complexe avec des notes de fruits blancs et de beaux arômes floraux.      
Bouche : Quelques S.R. et une acidité longue et profonde structurent ce vin complet et très gourmand. La finale est longue et saline.      
Un excellent terroir (le Rotenberg), une viticulture exigeante (bio-dymamique) et une vinification maîtrisée voilà des conditions parfaites pour prouver que l’auxerrois est un cépage qui peut faire de grands vins. La classe !
Petit bémol : à 13 euros, cette bouteille rentre dans une gamme où la concurrence est vraiment rude en Alsace.      

TRES BIEN -     
 
10. Sylvaner Brandstatt 2007 – Domaine Otter à Hattstatt      
Robe : Jaune paille brillant.      
Nez : Une belle élégance avec des notes de chèvrefeuille et de fleurs blanches.      
Bouche : Le vin est parfaitement sec mais laisse une belle impression de gras. La finale est belle sur de surprenants arômes de cidre brut…      
Un très beau sylvaner sans SR (moins de 1g) mais avec un corps tout en rondeur. La finale très étonnante à un peu surpris l’assemblée… pour ma part, pas ou peu de réserves, j’ai beaucoup aimé ce vin !      
TRES BIEN -      
      
11. Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2007 – L. Rieffel à Mittelbergheim      
Robe : Jaune paille brillant.      
Nez : Beaucoup de pureté et de netteté avec des arômes de fruits blancs.      
Bouche : Très rond et soyeux avec des SR perceptibles mais bien intégrés et une finale de belle longueur.      
Un sylvaner pur et charmeur qui doit encore vieillir un peu pour laisser davantage la parole au terroir.      
BIEN +     
 
12. Sylvaner Z 2007 – P. Kubler à Soutzmatt      
Robe : Jaune paille brillant.      
Nez : Une attaque légèrement boisée suivie par de fines notes fruitées.      
Bouche : Beaucoup de gras et quelques notes boisées, un équilibre parfait et une finale longue .      
Une esthétique un peu bourguignonne pour ce sylvaner atypique mais très plaisant.      
BIEN +     


Dans la série effet terroir :

13. Gewurztraminer Grand Cru Kaefferkopf 2007– Simonis à Ammerschwihr      
Robe : Jaune prononcé avec des reflets dorés.      
Nez : Puissant et riche avec des arômes d’abricot frais et de fruits exotiques.      
Bouche : Un moelleux très sphérique, des notes confites et une finale longue.      
51 grammes de SR mais une belle finesse, le terroir granitique du Kaefferkopf marque de son empreinte ce gewurztraminer rond et savoureux.      
BIEN +     
 
14. Gewurztraminer Rotenberg 2007 – L. Sipp à Ribeauvillé      

Robe : Jaune clair avec des reflets d’or blanc.      
Nez : Une attaque un peu atypique sur des fruits blancs suivi par de discrètes évocations florales plus classiques.      
Bouche : Une bouche tout en rondeur et en finesse mais l’ensemble manque un peu de définition.      
Un gewurztraminer un peu atypique qui semble encore un peu fermé à l’heure actuelle.     
BIEN     
 
15. Gewurztraminer G.C. Schoenenbourg 2007 – Domaine de l’Agapé à Riquewihr    
Robe : Jaune clair et brillant.      
Nez : Fin, élégant et racé avec des notes de rose et d’épices douces.      
Bouche : Un vin savoureux, parfaitement équilibré avec une finale longue et saline.      
Un terroir exceptionnel qui magnifie le cépage…une grande réussite.      
TRES BIEN      
 
16. Grasberg 2005 – M. Deiss à Bergheim
      
Robe : Jaune profond avec des reflets orangés.      
Nez : Puissant avec une palette riche et complexe offrant successivement des notes de citron confit, de raisin sec, de miel et de tabac blond.      
Bouche : Un équilibre magistral entre un moelleux très gourmand et une acidité profonde. La finale est très longue.      
Une complantation de riesling, pinot gris et gewurztraminer sur le sommet du coteau de l’Altenberg… un potentiel énorme, un grand vin tout simplement.      
TRES BIEN +     


Dans la série effet temps :
 
17. Pinot Gris Réserve 1997 – Rolly Gassmann à Rorschwihr      
Robe : Or clair plein d’éclat.      
Nez : Intense et riche avec des notes de raisin sec, de coing et de truffe.      
Bouche : Une belle fraîcheur malgré le moelleux perceptible et une fin de bouche longue et complexe sur le sous-bois et la fumée.      
Le style Rolly Gassmann à l’épreuve du temps…tout à fait concluant !      
TRES BIEN     
 
18. Riesling G.C. Fustentum 1973 – P. Blanck à  Kientzheim     
Robe : Jaune profond avec des reflets oranges presque fluo.      
Nez : Très violent (presque une claque !) sur des notes d’herbes aromatiques très complexes (menthe fraîche, marjolaine…).      
Bouche : Une tenue très droite avec une acidité fine et tendue. La finale est longue et révèle des notes terpéniques.      
Une belle émotion sur ce riesling qui porte fièrement ses 35 ans.      
TRES BIEN     
 
19. Gewurztraminer 1959 – Wolfberger à Eguisheim       
Robe : Or liquide, étincelant.      
Nez : Profond et complexe avec des notes de menthe poivrée et de truffe.      
Bouche : Une belle puissance avec des notes oxydatives très fines et une palette proche d’un xères ou d’un vin jaune (noix, morille). La finale est très longue.      
Un demi siècle pour ce gewurztraminer vénérable qui s’est construit une personnalité très marquée au fil des ans. L’assemblée des dégustateurs a été nettement partagée dans ses évaluations (ça a navigué entre beurk et excellent…) un événement rare pour un vin rare !
En tous cas moi j’ai été ému (la première fois que je croisais un petit jeune qui faisait presque mon âge…) et forcément conquis.    
  
EXCELLENT     


Quelques remarques pour conclure :

* Encore une belle expérience de dégustation même si un riesling-addict de mon acabit a pu un peu rester sur sa faim…

* Quelques leçons de cette première Masterclass :
- on peut faire des vins ronds et gourmands sans S.R. en Alsace 
- sylvaner et auxerrois peuvent faire de très beaux vins lorsque le vigneron les conçoit en associant un beau terroir des rendements maîtrisés et des vinifications précises et soignées.
 - l’âge ne fait vraiment pas peur aux vins de notre région

* Mes coups de cœur :
- le crémant classique de Wolfberger pour sa gourmandise un peu canaille et parce que je n’aime pas trop les crémants qui se prennent pour des champagnes.
- Le Grasberg de Deiss : un monstre…
- Le gewurztraminer 1959 … un copain de classe à un an près, séquence émotion !

Merci à Thierry de continuer à nous faire partager sa connaissance et son expérience.

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  • : Vins, vignobles et vignerons.
  • : Récits liés à des rencontres viniques et oenophiliques.
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Bonjour à tous

Amateur de vin depuis près de 30 ans et internaute intervenant sur un forum de dégustateurs depuis plusieurs années, j’ai crée ce blog pour regrouper et rendre plus accessibles mes modestes contributions consacrées à la chose vinique.

 

Mes articles parlent presque toujours de rencontres que j’ai eu l’occasion de faire grâce au vin :

rencontres avec de belles bouteilles pour le plaisir des sens et la magie de l’instant,

rencontres avec des amis partageant la même passion pour la richesse des échanges et les moments de convivialité inoubliables,

rencontres avec des vignerons et avec leur vignoble pour des moments tout simplement magiques sur les routes du vin ou au fond des caves.

 

J’essaie de me perfectionner dans l’art compliqué de la dégustation dans le seul but de mieux comprendre et mieux pouvoir apprécier tous les vins.

Mes avis et mes appréciations sont totalement subjectifs : une dégustation purement organoleptique ne me procure qu’un plaisir incomplet.

Quand j’ouvre une bouteille de vin, j’aime pouvoir y associer le visage du vigneron qui l’a fait naître, j’aime connaître les secrets de son terroir, j’aime avoir plein d’images et de souvenirs associés à ce liquide blanc ou rouge qui brille dans mon verre.

 

Merci à tous ceux qui viennent me rendre visite.

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