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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 10:05



Cette nouvelle soirée de notre club AOC chez Florian Beck à Dambach inaugure une nouvelle formule à 2 thèmes : Eric nous propose une série de bouteilles provenant du vignoble jurassien suivie de quelques vins blancs autrichiens.

Les vins sont servis dans des verres INAO à 10° environ, la dégustation se fait à l’aveugle.

Soirée club AOC du 1 avril 2010 à Dambach


Première série : 9 vins blancs du Jura



Crémant du Jura – A. et M. Tissot à Montigny les Arsures

Le nez livre des notes de fruits blancs (pomme granny, poire) et de noisette, en bouche la mousse est dense et assez virulente, l’équilibre très sec est organisé autour d’une acidité pointue, la finale est légèrement amère.
Un crémant correct, un peu vif à mon goût… aucun danger pour nos belles bulles alsaciennes !


Côtes du Jura Tradition 2005 – Domaine Baud à Le Vernois

Le nez est discret et complexe avec de belles notes de pomme mûre, de noix fraîche et d’épices, la bouche est dotée d’un très bel équilibre, du volume, du gras, de la densité et une longue finale sur la noix verte.
Piochée un peu au hasard lors du salon des vignerons indépendants de Strasbourg, cette bouteille a constitué la très bonne surprise de la soirée… une très belle inspiration de notre ami Eric.


Côtes du Jura Tradition 2006 – Domaine Berthet-Bondet à Château Châlon

Le nez est complexe et typé avec de la noix fraîche et du curry, la bouche est puissamment structurée autour d’un l’alcool assez présent et d’une acidité très vive, la finale un peu amère revient sur des arômes de noix.
Un vin qui semble encore trop jeune, il y a de la matière certes, mais l’ensemble manque cruellement d’harmonie à l’heure actuelle.


Arbois Savagnin 2004 – Domaine de la Pinte à Arbois

Le nez est discret avec un fort marquage végétal et quelques notes de noix, la bouche est assez équilibrée, un peu fuyante vers le milieu, mais la finale se pose avec une belle expression minérale.
Même un cépage aussi puissant que le savagnin n’a pas échappé à la marque du millésime, la matière première de ce vin manquait peut-être un peu de maturité mais le résultat final est plaisant et bien typé.


 

Arbois Sélection 2006 – A. et M. Tissot à Montigny les Arsures

Le nez est d’une grande finesse avec une palette complexe sur les épices et les fruits secs (noisette, noix), la bouche est charpentée, très aromatique avec un toucher presque tannique, la finale est longue et saline.
Un vin avec un profil raffiné comme le Côtes du Jura de Baud mais qui possède plus de corps et une matière plus concentrée. Une belle réussite.


Arbois Pupillin 2000 – Fruitière Viticole de Pupillin

Le nez est classique et bien typé sur la pomme et la noix avec quelques notes légèrement alcooleuse, la bouche est riche mais la structure acide est assez bizarre et la finale manque de pureté.
Un pur savagnin qui a hélas mal vieilli…ça peut arriver à tout le monde !


Arbois Pupillin 2000 – P. Overnoy à Pupillin

Le nez est intense, un peu surprenant, avec des notes boisées et fruitées, la bouche possède une acidité puissante, à la limite agressive, et une matière généreuse, la finale est longue.
Une structure imposante qui manque cependant d’harmonie… faut-il encore attendre ?
Personnellement je reste un peu sceptique quant aux perspectives d’évolution de ce vin.


Côtes du Jura La Mailloche 2007 – A. et M. Tissot à Montigny les Arsures

Un nez magnifique, très profond, sur les épices (safran, curcuma) et les fruits secs, la bouche est agréable, d’une rondeur pleine d’élégance, la finale est de longueur moyenne mais richement aromatique (boisé et épices).
Un grand chardonnay jurassien, le vin de la soirée sans aucune hésitation !


Château Châlon 1982 – Cave Coopérative de Voiteur

Après quelques notes fugaces de réduction, le nez présente une palette dominée par des nuances végétales (herbe, foin) avec quelques arômes discrets de noix fraîche, la bouche est dense et volumineuse avec une acidité profonde et une finale de longueur moyenne.
Après 28 ans, le vin se tient droit dans ses bottes en bouche mais le registre aromatique est trop marqué par une probable sous-maturité initiale. Dommage !


Pour conclure :

Cette rapide escapade oenophilique dans le vignoble jurassien nous a permis de comprendre un peu mieux les vins blancs de cette région voisine :
- les équilibres sont souvent marqués par une tension acide très puissante avec laquelle il faut d’abord se familiariser pour pouvoir comprendre la subtilité de ces crus.
- la noix sous toutes ses formes et dans tous ses états (verte, fraîche, sèche) est omniprésente dans le registre aromatique des vins du Jura ; en général lorsque des épices s’invitent en complément, on se trouve face à une belle bouteille.
- pour les coups de cœur, aucune hésitation : le Côtes du Jura 2005 de Baud pour sa haute tenue qui a surpris toute l’assemblée des dégustateurs et, bien sûr, La Mailloche 2007 de Tissot, l’expression parfaite d’un blanc du Jura !




Deuxième série : 5 vins blancs autrichiens

 

La suite de la soirée fut consacrée à la découverte de quelques vins blancs autrichiens.
Nous avons dégusté successivement 2 Grüner Veltliner et 2 Riesling du domaine Schloss Gobelsberg dans le Kamptal sur le millésime 2008.

Ces vins présentaient des profils aromatiques agréables, nets et joliment fruités mais les acidités tranchantes et le CO2 très présent leur conféraient un équilibre ultra-sec, agressif et somme toute assez désagréable.
La cuvée Auslese 2008 du domaine Kracher dans le Burgenland possède une matière puissante mais l’équilibre acidité-moelleux reste basique sur ce vin qui manque un peu de personnalité.

Pour conclure :


5 vins assez peu appréciés dans l’ensemble :
- peut-être trop jeunes, mais lorsqu’on se trouve confronté à une matière aussi peu harmonieuse, on peut légitimement émettre des doutes sur les perspectives d’évolution,
- peut-être pénalisés par la série précédente, cela n’étonnera personne qu’après des vins aussi fortement typés que ces blancs jurassiens des blancs plus légers courbent un peu l’échine,
- en tous cas, avec des prix caviste entre 15 et 25 euros la bouteille il y a quand même de quoi être dubitatif.
Mais bon, dans quelques jours je serai sur place pour tâter la neige de printemps, ce sera l’occasion de revoir le sujet in-situ…je vous tiendrai au courant, promis !

Merci à Eric et Florian, parfaits G.O. de cette soirée.

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Bonjour à tous

Amateur de vin depuis près de 30 ans et internaute intervenant sur un forum de dégustateurs depuis plusieurs années, j’ai crée ce blog pour regrouper et rendre plus accessibles mes modestes contributions consacrées à la chose vinique.

 

Mes articles parlent presque toujours de rencontres que j’ai eu l’occasion de faire grâce au vin :

rencontres avec de belles bouteilles pour le plaisir des sens et la magie de l’instant,

rencontres avec des amis partageant la même passion pour la richesse des échanges et les moments de convivialité inoubliables,

rencontres avec des vignerons et avec leur vignoble pour des moments tout simplement magiques sur les routes du vin ou au fond des caves.

 

J’essaie de me perfectionner dans l’art compliqué de la dégustation dans le seul but de mieux comprendre et mieux pouvoir apprécier tous les vins.

Mes avis et mes appréciations sont totalement subjectifs : une dégustation purement organoleptique ne me procure qu’un plaisir incomplet.

Quand j’ouvre une bouteille de vin, j’aime pouvoir y associer le visage du vigneron qui l’a fait naître, j’aime connaître les secrets de son terroir, j’aime avoir plein d’images et de souvenirs associés à ce liquide blanc ou rouge qui brille dans mon verre.

 

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